Une alternative qui prend corps à la Fête de l’Humanité
« Nous ne sommes pas condamnés à errer dans les décombres jusqu’au désastre final ». C’est autour de cette volonté affichée par Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, de dépasser le blocage politique actuel que la Fête de l’Humanité a cherché à construire les convergences indispensables avec les autres forces de gauche pour imposer un changement de cap politique. Dans les allées de La Courneuve, remplies de la vie du peuple de gauche, que certains rêvent de voir disparaître tant il résiste à l’ordre libéral, les échanges politiques tournent souvent autour de la meilleure façon d’ouvrir une alternative politique crédible et rassembleuse.
Dans le contexte politique, économique et social qui mine le pays et les consciences de nos concitoyens, la Fête de l’Humanité a su une nouvelle fois démontrer combien elle faisait œuvre de salut public en cherchant inlassablement à rassembler le camp de ceux qui ne renoncent pas, quelle que soit leur sensibilité politique à gauche. Oui, de notre rassemblement populaire émerge fortement l’idée que l’on ne peut s’enfermer ni dans la fatalité du temps présidentiel, ni dans la politique de la « terre brulée » du Premier ministre qui se résume en un « moi » ou « la dissolution », en un « moi » ou « l’extrême-droite ».
A plusieurs reprises ce week-end, aux côtés d’autres députés socialistes « frondeurs », écologistes, et de gauche, nous avons pu cheminer sur le travail parlementaire commun à effectuer. Nous avons l’objectif de faire avancer des propositions qui montrent que l’on peut redresser la France en menant une politique de gauche. C’est le prolongement de ce que les députés et sénateurs communistes et du Front de Gauche font depuis 2012, en détricotant l’orientation libérale. Mais il y a un élément nouveau : c’est l’opportunité de créer des convergences, bien davantage qu’avant, avec d’autres parlementaires de la gauche : des Verts, des socialistes, mais également des radicaux.
Nous en sommes au début. Mais avec les dégâts de la politique gouvernementale qui vont s’aggraver, on est en phase de construction. Il ne s’agit pas mettre des couteaux sous la gorge à qui que ce soit, mais force a été de constater que les convergences de vue s’approfondissent et qu’elles doivent maintenant se traduire en actes concrets pour les Françaises et les Français. D’une part, en créant un socle commun de propositions à défendre dans nos assemblées respectives, notamment par des amendements partagés. Mais il ne s’agit pas de se limiter à cela, à un simple amortissement social. On veut aussi montrer une alternative politique : les parlementaires du Front de gauche organiseront ainsi en octobre des Etats généraux de la réforme fiscale. Nous inviterons des parlementaires issus de toute la gauche pour confronter nos propositions et les faire avancer.
Nous avons une responsabilité nouvelle face au désarroi, face à un gouvernement qui mène une politique de droite, qui abandonne les fondamentaux de la gauche. Mais il y a de l’espoir ! Notre tâche est difficile, mais de cette fête je retire une première confirmation salutaire : la gauche est bien vivante, multiple, mais vivante. Et, rassemblée sur un socle commun, elle peut dès demain imposer à nouveau ses idées neuves au service du bien commun.