Ferme des 1000 vaches : pour une agriculture paysanne, non à la répression syndicale

Publié le par André Chassaigne

  Ce 28 Octobre, à Amiens, seront jugés 9 militants de la confédération paysanne pour avoir démonté quelques pièces de la salle de traite de la ferme des 1000 vaches lors d'une action syndicale.

  La ferme des 1000 vaches, est une concentration d'animaux sans précédent en France. L'Europe est largement complice de ce type de projet. En libéralisant le marché et en supprimant les quotas laitiers. La rentabilité d'une telle usine ne tient que grâce à la production de méthane subventionnée. Nous refusons ce capitalisme vert au détriment de l'agriculture paysanne et de la transition écologique.

  Le PCF réclame l'amnistie de ces syndicalistes. Pour toutes ces raisons, il appelle ses militants, ses sympathisants et ces élus à venir apporter leurs soutiens aux militants de la Confédération Paysanne.

 

  Le PCF s’engage pour un nouveau modèle agricole :

• produisant une alimentation saine et de qualité, accessible à tous,

• assurant une juste rémunération aux agriculteurs, comme aux salariés des filières agro-alimentaires,

• créateur d’emplois par une réappropriation sociale et relocalisation de l'alimentation,

• contribuant à engager la transition agro-écologique de l’agriculture.

  Une véritable révolution des modes de production est nécessaire pour passer d’un modèle agricole productiviste à une agriculture agro-écologique, respectueuse de la santé des agriculteurs, des salariés de l’agriculture et de la population, protégeant l’environnement et la biodiversité et contribuant à la lutte contre le changement climatique. Repenser les systèmes de production et les pratiques agricoles est indispensable.

  La relocalisation des productions et le développement de circuits de proximité constituent un des fondements de la transition écologique de l’agriculture. Il s’agit : de développer les productions fourragères, en les associant étroitement aux productions animales et aux autres productions végétales, afin de reconquérir notre indépendance protéique et de diminuer l’utilisation d’engrais chimiques. Il est aussi vital de rapprocher les lieux de production et d’utilisation des produits agricoles (consommation humaine et transformation) afin de diminuer les coûts et les conséquences écologiques du transport, tout en facilitant l’accès à tous à des produits de qualité.

  Le PCF défend une politique foncière rénovée pour juguler le processus d’urbanisation des terres agricoles et stopper la spéculation sur les terres dans l’attente d’un changement d’affectation du sol. Il faut soustraire les élus locaux des pressions qu’ils subissent pour l’artificialisation des terres de leur territoire. Cette politique foncière doit également permettre d’inverser le processus de concentration de la production et garantir l’accès au foncier des jeunes agriculteurs qui souhaitent s’installer et des plus petites exploitations, notamment à proximité des villes où la spéculation foncière est la plus forte.

  La création d’emplois directs dans le secteur agricole et la fin de l’exclusion des exploitations les plus fragiles sont indissociables de notre projet car l’agriculture paysanne requière beaucoup plus d’emplois. L'agriculture paysanne vise aussi l’amélioration des conditions de travail pour les agriculteurs et les salariés : travailler moins et mieux, diversifier les tâches, améliorer la sécurité au travail, mais aussi retrouver le sens du travail avec le vivant.

  Le modèle agricole que nous voulons doit assurer une juste rémunération des travailleurs de l’agriculture sans quoi l’attrait du métier de paysan et la pérennité et la croissance des emplois sont compromis. La restauration de prix agricoles rémunérateurs passe aussi par la remise en cause de l’alignement des prix agricoles sur les cours mondiaux calqués sur les producteurs les plus compétitifs – souvent au mépris du respect des droits des travailleurs et de l’environnement. Les marchés agricoles doivent être sortis de la logique de libéralisation et régulés. La politique agricole doit répondre aux objectifs de satisfaction des besoins humains en assurant la souveraineté alimentaire des européens tout en préservant et en renforçant les agricultures fragilisées des pays du Sud. Le PCF souhaite le renforcement des mécanismes de régulation des marchés agricoles. Les politiques agricoles à l’échelle de l'Europe et française doivent soutenir les systèmes agricoles qui maintiennent ou créent des emplois et qui préservent l’environnement. Il faut abandonner la ritournelle libérale qui pose en principe la recherche d’une plus grande « compétitivité » de l’agriculture. Le budget de la PAC doit être maintenu mais la répartition des aides doit être complètement repensée pour viser une plus grande justice et servir l’objectif de transition écologique de l’agriculture.

  L'année internationale de l'agriculture familiale va se clore fin 2014, alors qu'à tous les niveaux les défis alimentaires sont à relever. L'agriculture paysanne, la pêche artisanale sont de nature à répondre aux ambitions d'un nouveau type de développement humain durable auquel veut répondre le projet communiste.

 Aussi nous proposons, à tous ceux et celles qui luttent, syndicalistes, salariés, paysans, responsables associatifs, écologistes, socialistes, Front de gauche ... d'ouvrir en grand le dialogue et la recherche d'issues, de politiques alternatives, pour l'agriculture et l'alimentation, de voies nouvelles pour l'humain d'abord, de se rassembler, le mardi 28 octobre prochain, devant le Palais de Justice d'Amiens,14 rue Robert de Luzarches.

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Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

Xavier Compain, responsable « Agriculture, Pêche, Forêt » du PCF

Joël Carlier, secrétaire départemental PCF de la Somme

Vincent Bony, secrétaire départemental PCF de la Loire

Thierry Aury, secrétaire régional PCF de la Picardie

Dominique Adenot, Président de l'Association Nationale des Elus Communistes et Républicains

André Chassaigne, Président du groupe du groupe Gauche démocrate et républicaine, à l'Assemblée Nationale

Éliane Assassi, Présidente du groupe CRC, au Sénat

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