Le peuple grec vote…et l’Europe retient son souffle

Publié le par André Chassaigne

Le 25 janvier prochain marque une date importante pour notre avenir européen. Après 5 années durant lesquelles la Grèce aura été ruinée par les politiques d’austérité imposées à sa population par la troïka de la Commission Européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international, les élections législatives anticipées s’annoncent comme un véritable sursaut démocratique. Au fil des sondages donnant une nette avance à nos camarades de Syriza et à leur Président Alexis Tsipras, la teneur du message politique adressée à la Grèce par les « partenaires européens » se fait d’ailleurs plus ferme et menaçante. Il faut dire que le conglomérat de la finance européenne et des banques privées redoute par dessus tout qu’un Etat puisse, pour une fois, mener avec un large soutien populaire, un audit objectif de sa dette, conduisant à en éliminer une grande partie. Cette avancée politique est au cœur du programme de la coalition de la gauche Syriza.

  Si les dirigeants européens, qu’ils soient de droite ou sociaux-démocrates, tentent de semer la peur chez les électeurs grecs, c’est qu’ils ont la crainte d’une contagion politique par une mobilisation citoyenne transformatrice, redonnant son pouvoir de décision et de choisir son avenir pour chaque peuple.

  Je crois que toute la gauche française devrait prendre en compte les conditions réelles qui peuvent permettre demain de renouer avec le choix de la transformation sociale. Bien entendu, les souffrances endurées par le peuple grec depuis 5 ans ont été terribles, et ont sans doute une part déterminante dans l’ascension d’une force politique rassemblée comme Syriza. Mais c’est aussi un véritable travail de fond sur le contenu politique et les réponses à apporter aux injonctions néolibérales qui ont profondément modifié les consciences, amenant à une prise en main de leur destin par les citoyens grecs.

  Alors que je participais à ses côtés au défilé du 1er mai 2013 à Athènes, Alexis Tsipras m’avait expliqué  un aspect sans doute moins visible de la construction d’une force comme Syriza, mais qui contribue fortement à sa crédibilité politique : la détermination avec laquelle les député-e-s grecs de Syriza, dans leur assemblée, ont combattu pied à pied, dans des conditions très difficiles, les abandons de l’Europe. Ils on su démontrer toute l’utilité de parlementaires proches du peuple et qui ne renoncent jamais.

  Si la victoire de Syriza se confirme dimanche, elle appellera à intensifier les actions communes entre parlementaires communistes et progressistes d’Europe, comme nous le faisons déjà avec nos collègues allemands de Die Linke. Cette victoire électorale doit ouvrir la voie au sursaut populaire européen et à la construction d’un chemin commun d’alternative aux politiques d’austérité et au néolibéralisme. Sous des formes et des contextes sociaux et politiques différents, les mobilisations en Espagne, au Portugal, en Italie, en Belgique, en Irlande peuvent conduire demain à renverser profondément les rapports de force avec les tenanciers du capital en Europe.

  Puisse la France s’inscrire pleinement dans cette dynamique de reconquête sociale, de reprise de pouvoir face aux banques, de renforcement de ses services publics et de redistribution des richesses alors que les politiques d’austérité prouvent chaque jour leur inefficacité économique et leur conséquences dramatiques pour des millions de Français.

Le peuple grec vote…et l’Europe retient son souffle
Le peuple grec vote…et l’Europe retient son souffle
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
Je souaite que la gauche siriza gagne les elections<br /> Nos amis grecques ont vraiment trop vecu l austerite
Répondre