Mon intervention au Conseil national du Parti Communiste du 24 septembre 2016
J'ai d'abord fait le constat du large rejet populaire du spectacle lamentable de la politique politicienne et du bal des égos. A l'opposé, ce sont les problèmes du quotidien qui doivent être la priorité : enjeux industriels, devenir de notre agriculture, coups portés à nos services publics, difficultés à vivre... les questions ne manquent pas ! Mais je pense que l'idéologie ne suffit pas. Il faut l'accompagner dans les faits, concrètement, d'une nouvelle pratique politique dans un rapport direct avec la population.
Concernant notre stratégie pour les élections présidentielles, la question centrale est celle de son effet pour ouvrir de réelles perspectives. Il faut donc en mesurer les conséquences :
- A court terme pour favoriser l'élection de députés communistes et progressistes.
- A plus long terme pour reconstruire dans la durée une gauche de transformation sociale.
Force est de constater qu’aujourd’hui, en l’état, la candidature de Jean-Luc Mélenchon ne répond pas à ces deux objectifs.
Quant à notre appel au rassemblement, si bien porté par Pierre Laurent, il ne faut rien lâcher. Il a été très largement apprécié. Cet acte fort doit être amplifié au regard de la gravité de la situation. Nous sommes en effet confrontés à un enjeu historique d'importance : empêcher la victoire de la droite extrême et de l'extrême droite avec le désastre social qui en suivrait. Dans ce contexte, notre responsabilité est immense.
Prenons donc des initiatives populaires de grande envergure pour porter le plus haut possible cette question centrale du rassemblement de la gauche antilibérale, en particulier par une adresse solennelle à la population. Il nous faut aussi avoir un échange avec Jean-Luc Mélenchon, bien évidemment, et avec les autres candidats antilibéraux et progressistes, sur les objectifs à partager. Notre ligne de conduite doit être sans ambigüité et continuer à porter la volonté de concrétiser ce rassemblement autour d'une candidature la plus large possible.
Cet objectif n’est pas en contradiction avec la proposition émise par plusieurs intervenants de mettre sur les rails une candidature initiée par le Parti communiste pour porter, avec encore plus de force, cette volonté de rassemblement. Placer dans le paysage politique une telle candidature serait en effet un levier important pour dynamiser et populariser notre appel à rassembler les forces antilibérales. Encore faut-il lever la tête, croire en nos forces et faire preuve de détermination.