Rapport d'activité des député-e-s Front de Gauche 2012 - 2016 : un devoir démocratique
L’Assemblée nationale entame la dernière session de la XIVe législature. L’heure est au bilan. Dans l’esprit qui est celui des députés du Front de gauche, il ne s’agit pas là d’un exercice de style, mais d’un devoir démocratique. Avoir l’honneur de représenter le peuple souverain, c’est aussi l’obligation de rendre compte de son action. Tel est l’objet de ce document conçu comme un outil d’information, mais aussi et surtout comme une mise en perspective politique de l’activité parlementaire des députés du Front de Gauche. Car derrière nos diverses interventions, des axes forts et une cohérence d’ensemble se dégagent clairement. Une cohérence que l’on doit au respect de nos valeurs et à notre fidélité. Fidélité à nos idées et aux engagements pris devant les électeurs. Fidélité à nos valeurs jusque dans le fonctionnement même de notre groupe qui a toujours garanti le respect de la sensibilité de chacun-e des membres qui le composent. Nous considérons, en effet, que l’expression des sensibilités diverses est un atout et une richesse au service de nos concitoyen-ne-s et c’est pourquoi la liberté de vote figure dans les statuts même de notre groupe.
Certes, il ne s’agit nullement de céder à une quelconque autosatisfaction. L’heure est grave au moment de tirer ce bilan. Nous avons pleinement conscience de l’état de souffrance de nombre de nos concitoyens toujours plus nombreux à être confrontés au chômage et à la précarité. Nous avons lutté avec nos armes, forcément trop limitées, pour que la voix des sans voix soit entendue, pour qu’une majorité et un gouvernement élus par la gauche respectent les principes et valeurs du peuple de gauche.
Et pourtant... L’effet de sidération n’est pas prêt de s’estomper face à la politique qui aura été menée durant ces années par ce gouvernement. Le peuple de gauche a assisté avec consternation à l’adoption d’une série de lois régressives sur le plan des libertés comme sur le plan économique et social. Malgré la mise en échec de la loi sur la déchéance de la nationalité grâce à notre mobilisation collective, ce quinquennat a été rythmé par des textes étrangers à tout idéal progressiste, qu’il s’agisse de la ratification du TSCG négocié par Merkel et Sarkozy, de la loi de transposition de l’Accord national interprofessionnel (ANI), du mal nommé « pacte de responsabilité », de l’irresponsable CICE, des iniques lois « Macron » et « El-Khomri »... Tous ces dispositifs ont exprimé une volonté de remise en cause de l’État social, et ce conformément aux désidératas du patronat. Des recettes néolibérales qui n’ont instillé ni une relance de la croissance, ni une inversion de la courbe du chômage.
Ultime trahison d’un pouvoir présidentiel qui avait placé son mandat sous le maître-mot de la priorité donnée à la jeunesse. Il termine son mandat sur un texte « El-Khomri » appelé à aggraver plus encore sa condition. La boucle est bouclée, la quadrature du cercle est parachevée, avant même la fin du quinquennat. Un président de la République élu par l’ensemble des forces de gauche s’est résolument engagé dans une politique économique rêvée par la droite et le MEDEF. François Hollande et Manuel Valls portent ici une lourde responsabilité historique devant le peuple de gauche, car ce sont leurs choix qui ont fracturé la gauche.
Le dogmatisme de l’exécutif l’a coupé du peuple et des progressistes qui l’ont mené au pouvoir. Face à ses dévoiements et à sa dérive idéologique, nous sommes restés fidèles à nos engagements, ceux d’une gauche mue par les valeurs de justice sociale, le développement durable et la solidarité internationale. Une ligne morale et politique pleinement assumée durant toute la législature et qui s’est traduite à la fois par une série d’initiatives et propositions législatives, mais aussi par un travail permanent de contrôle politique de l’action gouvernementale allant jusqu’au dépôt de motions de censures de gauche contre la politique gouvernementale. Ces dernières actions ont montré notre capacité à construire une alternative politique en nouant des rapprochements avec des forces issues de l’ensemble de la gauche antilibérale. Une alternative progressiste à la politique austéritaire, libérale et identitaire du gouvernement actuel est possible. Il nous revient, avec d’autres, d’incarner et de concrétiser cette promesse !
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