Nous, Communistes

Publié le par André Chassaigne

 Réunis en conférence nationale le 5 novembre à Paris, les délégués du PCF de tout le pays ont envoyé un message fort, dont la teneur et le sens profond méritent ici d’être précisés. Les médias l’ont en effet interprété comme un vote contre Jean-Luc Mélenchon. Cette lecture est superficielle. Certes, la personnalisation de cette candidature, comme son orientation, suscitent de justes interrogations auprès de nombre de nos militants. Il n’empêche, l’essentiel est ailleurs. Ce vote revêt un sens positif, constructif et dynamique.

 Dans le contexte actuel, une candidature issue du parti communiste est légitime et nécessaire pour faire entendre la voix des communistes. Bien au-delà, elle a vocation à rassembler les progressistes de notre pays. Malgré les coups de boutoirs assénés depuis 2012 par les gouvernements socialistes, nous demeurons toujours animés par un « esprit de conquêtes sociales », par un attachement viscéral aux valeurs humanistes, celles de paix, de justice, de partage, d’égalité et de fraternité. Ces mots et ces valeurs nourrissent et animent l’engagement de nos militants dans tous nos départements. Notre identité est une identité généreuse. C’est aussi une identité d’avenir, celle d’où viendra le salut de la gauche. 

 Alors que certains sont pressés d’enterrer les communistes et annoncent la fin de leur parti historique, nous sommes pourtant toujours vivants, debout, combatifs, force organisée et ouverte, présents dans les assemblées élues comme dans les combats menés par nos concitoyens. Nous, communistes, avons vocation à fédérer le peuple de gauche, à unir tous les progressistes et former ainsi un front uni contre les forces de l’austérité et de la xénophobie. Loin de toute ambition personnelle, nous pensons que les défis à relever sont collectifs : contrer à gauche la dérive libérale du parti socialiste, empêcher le retour au pouvoir d’une droite extrême et faire face au danger du Front National, refuser l’abandon de l’idéal progressiste de notre Contrat social hérité de la Révolution et de la Résistance. Il revient aux communistes, forts de leur histoire faite de luttes sociales émancipatrices, de porter aujourd’hui une candidature de la révolte face à la résignation, une candidature qui rassemble, dans le respect, tous ceux qui souhaitent incarner une alternative à la dérive libérale qui gangrène notre société et désespère les peuples. Une candidature qui portera l’exigence et l’urgence de mettre en chantier une société nouvelle. Une candidature qui n’affronte pas seulement la finance par les mots, mais par les actes, en s’appuyant sur les intelligences et les mobilisations sociales.

 Cette fin de semaine, par leur vote, les communistes se doivent de prendre leur responsabilité devant l’Histoire, notre Histoire.

 

Tribune publiée dans le journal L'Humanité du 22 novembre 2016

 

Nous, Communistes
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B
Comme toi je refuse le ralliement à Mélenchon ;depuis des semaines j'alerte sur la volonté de notre ex candidat de liquider le parti ,qu'il a déjà réussi à diviser ,pour l'affaiblir.Sa volonté d'avoir des députés à sa botte est un recul sur notre conception de la démocratie et surtout la volonté d'éliminer notre groupe .Il est le diviseur de la gauche ,en comprendre la raison averti du danger qu'il represente .Je ne ferais pas campagne pour lui ,pas plus que je voterais ,ne voulant pas participer à ce suicide collectif dont auront à patir ,ceux qui ont tant besoin de changement et du parti qui semble étre l'oublié de P Laurent .Nous ne pourrons pas dire nous ne savions pas .Le 26 nov est une grande victoire pour la bourgeoisie ,l'ex du front de gauche ne peut prétendre gagner après avoir insulté et méprisé les communistes . Jean Claude Breteau 76540 ypreville biville seine maritime
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D
TEXTE DE P.LAURENT <br /> Le texte de Pierre Laurent invalide l’option 1 (JLM). Blog Pierre Laurent vendredi 18/11/2016<br /> Il acte en effet qu’il n’y aura pas de « cadre de campagne élargi » quand on lit le texte avec attention.<br /> Je cite : <br /> Enfin, me questionne-t-on : comment faire puisqu’il n’y aurait pas de contrepartie à notre appel à voter Jean-Luc Mélenchon ?<br /> Si toute avancée est évidemment souhaitable, notamment pour débattre du projet commun, acter la pluralité de cette campagne et non le seul cadre trop étroit et rigide de la France insoumise, alors quelles meilleures garanties pouvons nous nous donner ? »<br /> PL propose donc de soutenir JLM sans contrepartie c'est-à-dire sans élargir le cadre de FI<br /> Pas de contrepartie cela signifie : pas de cadre commun. Or l’option 1 (JLM) qui apparait sur le bulletin de vote contient explicitement cette condition <br /> « Tout en poursuivant leurs efforts pour une candidature commune, les communistes porteront cet appel en conservant leur autonomie, critique et constructive [jusqu’ici ça irait], et travailleront à un cadre de campagne élargi afin d’œuvrer… »<br /> Cette conception, élargir le cadre de la FI, était d’ailleurs portée par tous les tenants de la solution JLM à la conférence nationale.<br /> En actant qu’il n’y aura pas d’entente PL ne laisse plus, objectivement, de possibilité de voter pour l’option 1.<br /> Il y aurait beaucoup de choses à dire sur le texte de PL mais il y a une autre énorme contradiction qui met à mal son choix. Pour les tenants de l’option 1 la question de médias était une des principales raisons de soutenir JLM. Nous n’aurions pas pu « passer » dans les médias si nous avions choisi un candidat communiste. Outre la somme de résignations que cela révèle, je vous laisse juge de la place que les médias vont nous donner avec notre campagne parallèle. Que se passerait-il si un communiste dit quelque chose avec laquelle JLM n’est pas d’accord ? JLM se verrait dans l’obligation de rectifier : « C’est moi le candidat et c’est le programme de FI qui compte. Les communistes peuvent dire ce qu’ils veulent ce ne sera pas pris en compte » <br /> LE DEVENIR DU PARTI : MARTELLI EN PARLE TRES BIEN <br /> Chassaigne (HD 22/11/2016) souligne les dangers pour le parti de l’absence, dans le contexte actuel, d’une candidature communiste. Je partage cette analyse. Bien entendu les mélenchonistes crient à la dramatisation. Un comble pour ceux qui ne cessent de parler de la menace Le Pen et droite extrême qui nous conduirait à ne plus avoir de choix. La menace existe mais elle n’est pas plus importante avec une candidature communiste. J’ai la faiblesse de croire qu’elle est même moins importante. <br /> Mais pour parler du danger de disparition du parti si nous nous tournions vers un mélenchoniste et pas n’importe lequel ? Un soutien de la première heure, un membre de son staff, mais toujours adhérent du PCF . Dans «Regards », Roger Martelli a publié le 6 novembre un article [ Communistes français : face à leur destin »] dans lequel il mange le morceau. Dans le paragraphe explicitement intitulé « Sauver le parti ou l’idée communiste » (la question contient bien entendu la réponse) il écrit, je cite : « À force de vouloir préserver une forme politique, on risque que l’idée qui a légitimé son existence en pâtisse. »<br /> Lisez l’article entier, je ne tronque pas, je ne décontextualise pas. Il suffit de se référer aux options défendues par Martelli durant des années pour voir qu’elles sont cohérentes avec l’option de l’effacement ET de la candidature JLM. <br /> Ainsi donc ce que les communistes ont repoussé dans leurs congrès : effacement, dissolution, mouvement à la place d’un parti refait son apparition sous la forme de l’absence de la candidature communiste (pour mieux défendre les idées communistes, vous suivez ?). <br /> Dans les circonstances actuelles l’option d’une candidature communiste est la seule en concordance avec les choix de congrès. Et la meilleure pour garantir l’avenir de l’outil. <br /> <br /> André De Ubeda<br /> Section de Toulon
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B
Cher André. J'espère que tu sera entendu car je crois aussi que c'est dans le choix des militants que réside les clefs d'une alternative à gauche. Ni dans la politique du pire de Mélenchon, ni dans la politique de trahison de classe des Hollande-Valls et C°. La candidature communiste, qui je l'espère sortira du vote de nos camarades sera une façon de relever la tête et de se mettre en marche au lieu de se contenter du choix du meilleur cheval au gré des sondages. Une candidature qui ne tourne pas le dos au rassemblement, qui n'insulte pas les frondeurs et ceux des socialistes désorientés avec lesquels il faut construire une alternative qui ne se limite pas à la gauche de protestation. Une candidature qui ne dit pas ralliez-vous à moi ou sinon adieu. Une candidature qui assume notre histoire, nos valeurs et nos espoirs. Ni démagogique, ni réformiste : communiste !
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