Lettre ouverte avant les élections européennes du 9 juin

Madame, Monsieur,

À quelques jours des élections européennes du dimanche 9 juin 2024, je souhaite m’adresser à vous avec franchise comme candidat à ce scrutin, en 5e position, sur la liste Gauche Unie pour le monde du travail conduite par Léon Deffontaines avec le soutien de Fabien Roussel. J’ai à mes côtés Christine Mequignon, syndicaliste cheminote et conseillère municipale de Pont-du-Château, et Jeannine Erbland, aumônier à l’hôpital de Vichy.

J’ai consacré ma vie publique, et continue de la consacrer, à défendre celles et ceux qui en ont le plus besoin : retraités, privés d’emploi, ouvriers, salariés, agents du service public, paysans, artisans et petits chefs d’entreprise... Comme chacun d’entre nous, j’ai connu des déceptions, des défaites, mais obtenu également des avancées concrètes grâce à un travail de terrain pugnace et rassembleur, comme récemment la revalorisation des retraites agricoles, pour ne citer que cet exemple.

Mon expérience politique m’a convaincu de la nécessité de réorienter en profondeur les politiques européennes pour améliorer la situation du plus grand nombre. Cette conviction a été renforcée par la profonde inquiétude que vous m’exprimez lors de nos échanges. Beaucoup d’entre vous éprouvent de la colère devant la dégradation de leurs conditions de vie et une grande lassitude face à un pouvoir qui méprise les travailleurs et les plus humbles, et qui incarne une politique qui ne sert que les plus riches. C’est cette colère que je veux désormais relayer au Parlement européen.

Certains me disent ne pas vouloir voter. D’autres me confient vouloir glisser un bulletin de l’extrême-droite par exaspération. Cette exaspération, je la comprends. Mais elle m’attriste en sachant qu’elle est le fruit d’une instrumentalisation de la colère par l’extrême-droite qui ne défend les petits qu’en paroles, votant systématiquement main dans la main avec le Gouvernement quand il s’agit de ne pas lâcher un centime pour les plus modestes. Une extrême-droite qui aussi vote systématiquement contre la hausse des
salaires et des pensions, contre l’augmentation des moyens budgétaires pour nos communes, contre l’obligation d’installation de nouveaux médecins dans les déserts médicaux, contre la taxation des plus riches... Et que dire de M. Bardella qui fuit le débat et n’assume pas ses votes à Bruxelles ?

Tout doit être fait pour déjouer ce piège. Comme tout doit être fait pour parler du fond, c’est-à-dire d’abord des propositions que chacun défend concrètement pour l’Europe de demain. Pour nous, le message a toujours été clair : sortir de cette Europe libérale et de la concurrence, imposée depuis Maastricht, pour construire une Europe plus juste pour nos enfants et nos petits-enfants. Pour cela, ma voix sera celle de la paix, de notre souveraineté, de la santé, des factures d’énergie, de l’emploi et des droits des travailleurs européens, du défi climatique, de l’agriculture et de l’alimentation, du combat contre la mainmise de la finance et le fléau de l’évasion fiscale.

Si je me suis engagé dans cette campagne, c’est bien pour porter tous ces sujets avec détermination, en restant à l’écoute de tous. Et avec une seule boussole : l’intérêt général. C’est aussi pour retrouver la voie d’une gauche qui ne tourne pas le dos aux classes populaires et qui défend pied à pied les intérêts des travailleurs, en France comme au plan européen.

Je souhaite peser de toutes mes forces pour que vous disposiez, demain au Parlement européen, d’un groupe d’élus utiles portant fidèlement votre voix. C’est au service de ce collectif que je mettrai toute mon expérience. Et je peux vous assurer que, comme toujours, j’aurai à cœur de travailler en proximité, en lien permanent avec notre territoire et ses habitants.

Le 9 juin prochain, nous pouvons changer le cours des choses. Ne laissez pas les autres choisir à votre place. Dans cette élection à un seul tour, je vous encourage à voter et faire voter pour notre liste de la Gauche Unie pour le monde du travail conduite par Léon Deffontaines. Et ensemble, nous reprendrons la main en France et en Europe.

Je compte sur votre soutien pour que votre voix puisse résonner avec force au Parlement européen.

André Chassaigne
Député du Puy-de-Dôme