A J-3 : colère et espoir
A 3 jours du 1er tour, les opérations médiatiques de manipulation de l’opinion prennent tout leur essor. Quand les recettes se sont avérées juteuses lors de précédents scrutins, autant les reproduire : cela a été le cas aux élections européennes avec la liste Europe Ecologie, bénéficiant en quelques jours d’une promotion bien orchestrée avec des résultats à la hauteur de la réclame.
Bien rodée, la mécanique prend des voies diverses :
- Ainsi, avec l’air de pas y toucher, aux infos de mardi, un journaliste de « France Bleue Pays d’Auvergne » présente à nouveau la liste de Christian Bouchardy comme étant la seule à même de concurrencer les listes PS et UMP. Bravo l’artiste ! L’information sera nuancée quelques heures après…
- Le journal « Les Echos » de ce même mardi 9 mars oublie complètement les candidats Front de Gauche dans sa présentation des « principaux candidats lancés dans la course au pouvoir régional », sélectionnant artificiellement quelques candidats d’Europe Ecologie et du MODEM au côté des incontournables PS – UMP. Naturel pour le quotidien de la finance ! Quant à l’éthique…
- Le quotidien « Aujourd’hui en France » de mercredi 10 mars (déclinaison du « Parisien » en province) place en Auvergne la liste du Front de Gauche au niveau de « ce petit monde » de « l’extrême-gauche » qui « chicane ». La journaliste valorise bien évidemment les écologistes après avoir très largement promotionné le candidat Bouchardy dans une édition précédente. S’agissant d’une correspondante de presse connaissant parfaitement la région, est-il nécessaire de rechercher un soupçon d’éthique journalistique dans une telle approche ?
- Quant au traditionnel coup d’éclat national de promotion écologique, il a bien eu lieu la nuit dernière avec le blocage par Greenpeace d’un train transportant de l’uranium appauvri. Les médias vont pouvoir s’en donner à cœur joie. Il fallait du grain à moudre : c’est fait !
Dans cette opération aux multiples facettes, il s’agit en fait de valoriser au maximum un outsider unique « bien propre sur lui », c’est-à-dire qui ne soit pas en rupture avec le politiquement correct que représente l’acceptation du système libéral. En soutenant le traité de Lisbonne, avec notamment ses conséquences sur les services publics par l’ouverture à la concurrence, Europe Ecologie est ainsi le sujet idéal. Mais il faut pour cela cacher la réalité d’un programme qui inscrit par exemple le mise en concurrence des TER pour introduire des entreprises privées dans les transports voyageurs. Qui peut croire en effet que l’ouverture au marché du transport ferroviaire permettra de maintenir et améliorer durablement des lignes qui n’ont pas vocation à être rentables ?
Fort heureusement, ce tripatouillage est aux antipodes de ce que nous vivons sur le terrain avec des rencontres d’une richesse exceptionnelle. Au lendemain d’un meeting de 400 personnes à l’ambiance « du feu de Dieu » mardi 9 mars à Montluçon, la journée de mercredi aux Ancizes aura été un moment fort de notre campagne : échanges avec les salariés d’Aubert et Duval, notamment sur la reconnaissance des dégâts causés par l’amiante ; distribution à la sortie de Dietal ; rencontre avec des patrons de PME étranglés par leur donneur d’ordre ; et pour clôturer un bel élan citoyen avec 120 participants en réunion publique. Un fil rouge tout au long de la journée : l’humain avant tout ! Une problématique constante : la relation du salarié avec son entreprise en lien avec le développement économique. Et aussi une attente très forte : celle de faire de la politique autrement, notamment dans l’attribution des aides publiques.
« Faire de la politique autrement » : nous porterons cette ambition au sein de l’institution régionale au niveau qui nous sera donné par les électeurs. Et comme il ne fait aucun doute que la droite sortira vaincue de ces élections, en Auvergne comme ailleurs, c’est aux Auvergnats de choisir la gauche qu’ils veulent. Aux Auvergnats, pas aux médias !
Mon coup de gueule de ce matin montre que la bataille des derniers jours sera rude et que nous ne devons compter que sur nous-mêmes. Mais la colère est pour nous indissociable de l’espoir. A nous tous d’aller au corps à corps pour convaincre, convaincre, toujours convaincre !