A J-3 : colère et espoir

Publié le par André Chassaigne

 

A 3 jours du 1er tour, les opérations médiatiques de manipulation de l’opinion prennent tout leur essor. Quand les recettes se sont avérées juteuses lors de précédents scrutins, autant les reproduire : cela a été le cas aux élections européennes avec la liste Europe Ecologie, bénéficiant en quelques jours d’une promotion bien orchestrée avec des résultats à la hauteur de la réclame.


Bien rodée, la mécanique prend des voies diverses :


- Ainsi, avec l’air de pas y toucher, aux infos de mardi, un journaliste de « France Bleue Pays d’Auvergne » présente à nouveau la liste de Christian Bouchardy comme étant la seule à même de concurrencer les listes PS et UMP. Bravo l’artiste ! L’information sera nuancée quelques heures après…


- Le journal « Les Echos » de ce même mardi 9 mars oublie complètement les candidats Front de Gauche dans sa présentation des « principaux candidats lancés dans la course au pouvoir régional », sélectionnant artificiellement quelques candidats d’Europe Ecologie et du MODEM au côté des incontournables PS – UMP. Naturel pour le quotidien de la finance ! Quant à l’éthique…


- Le quotidien « Aujourd’hui en France » de mercredi 10 mars (déclinaison du « Parisien » en province) place en Auvergne la liste du Front de Gauche au niveau de « ce petit monde » de « l’extrême-gauche » qui « chicane ». La journaliste valorise bien évidemment les écologistes après avoir très largement promotionné le candidat Bouchardy dans une édition précédente. S’agissant d’une correspondante de presse connaissant parfaitement la région, est-il nécessaire de rechercher un soupçon d’éthique journalistique dans une telle approche ?


- Quant au traditionnel coup d’éclat national de promotion écologique, il a bien eu lieu la nuit dernière avec le blocage par Greenpeace d’un train transportant de l’uranium appauvri. Les médias vont pouvoir s’en donner à cœur joie. Il fallait du grain à moudre : c’est fait !


Dans cette opération aux multiples facettes, il s’agit en fait de valoriser au maximum un outsider unique « bien propre sur lui », c’est-à-dire qui ne soit pas en rupture avec le politiquement correct que représente l’acceptation du système libéral. En soutenant le traité de Lisbonne, avec notamment ses conséquences sur les services publics par l’ouverture à la concurrence, Europe Ecologie est ainsi le sujet idéal. Mais il faut pour cela cacher la réalité d’un programme qui inscrit par exemple le mise en concurrence des TER pour introduire des entreprises privées dans les transports voyageurs. Qui peut croire en effet que l’ouverture au marché du transport ferroviaire permettra de maintenir et améliorer durablement des lignes qui n’ont pas vocation à être rentables ?


Fort heureusement, ce tripatouillage est aux antipodes de ce que nous vivons sur le terrain avec des rencontres d’une richesse exceptionnelle. Au lendemain d’un meeting de 400 personnes à l’ambiance « du feu de Dieu » mardi 9 mars à Montluçon, la journée de mercredi aux Ancizes aura été un moment fort de notre campagne : échanges avec les salariés d’Aubert et Duval, notamment sur la reconnaissance des dégâts causés par l’amiante ; distribution à la sortie de Dietal ; rencontre avec des patrons de PME étranglés par leur donneur d’ordre ; et pour clôturer un bel élan citoyen avec 120 participants en réunion publique. Un fil rouge tout au long de la journée : l’humain avant tout ! Une problématique constante : la relation du salarié avec son entreprise en lien avec le développement économique. Et aussi une attente très forte : celle de faire de la politique autrement, notamment dans l’attribution des aides publiques.


« Faire de la politique autrement » : nous porterons cette ambition au sein de l’institution régionale au niveau qui nous sera donné par les électeurs. Et comme il ne fait aucun doute que la droite sortira vaincue de ces élections, en Auvergne comme ailleurs, c’est aux Auvergnats de choisir la gauche qu’ils veulent. Aux Auvergnats, pas aux médias !


Mon coup de gueule de ce matin montre que la bataille des derniers jours sera rude et que nous ne devons compter que sur nous-mêmes. Mais la colère est pour nous indissociable de l’espoir. A nous tous d’aller au corps à corps pour convaincre, convaincre, toujours convaincre !

 

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P
<br /> Si le Frtont de Gauche avait eu la place, rien que sa place, mais tte sa place dans les médias, nous serions aujourd'hui en Auvergne à plus de 20% et en France au delà de 10%. Cette censure est<br /> inacceptable, il convient de protester énergiquement, y compris en mobilisant nos électeurs et amis militants pour créer l'évènement dont les médias sont si friands. A méditer pour la prochaine<br /> campagne (Présidentielle). La lutte continue, à commencer par le 23 mars pour nos salaires, nos emplois, nos retraites. Quant à la social-démocratie, elle accompagne et malheureusement accompagnera<br /> tj le capitalisme. Il a été dit il faut dépasser le capitalisme, c'est la social-démocratie qu'il faut dépasser, le capitalisme, il faut l'anéantir. Pour y parvenir, il faut plus de monde dans<br /> l'action militante, dans les quartiers populaires, dans les entreprises. Je suis partant, en attendant bon courage.<br /> <br /> <br />
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G
<br /> MEETING DU FRONT DE GAUCHE, AMBERT le 11 mars<br /> Beaucoup de monde pour cette rencontre débat à Ambert, ce jeudi 11 mars. Dès 20h15, arrivée de petits groupes à la maison des jeunes, pour atteindre environ, au plus fort de la réunion, entre 100<br /> et 120 personnes, pour une rencontre combative qui a duré jusqu’à 23h30.<br /> À la table, André Wills, conseiller général, Tony Bernard, président du parc et maire de Chateldon, Maïté Ballais, 2ème de la liste du 63, Jaquie Douarre, conseiller général, Laetitia Pointu, jeune<br /> syndicaliste de l’enseignement, et Éric Dubourgnoux, conseiller Régional.<br /> Dans la salle, des personnalités politiques et syndicales intéressées par les propositions du Front de Gauche, le maire d’Ambert, Christian Chevaleyre, des représentants du comité de défense des<br /> services publics, etc.<br /> Cet échange d’idées, ce bouillonnement, n’a pas intéressé la presse locale, qui n’a pas cru bon d’envoyer quelqu’un pour rendre compte de cet événement.<br /> Maïté Ballais, avec beaucoup d’émotion, parle de son engagement pour faire de la politique autrement, qu’elle ne soit plus une activité réservée à quelques privilégiés, entrecoupée de grand’messes<br /> électorales, mais au contraire qu’elle puisse associer les auvergnats à la coélaboration du programme.<br /> Tony Bernard parle aussi de ce pacte citoyen, et relate comment et pourquoi a été crée le Parti de Gauche, en réaction contre un PS mollasson et consensuel envers un système libéral qui casse tout<br /> ce qui ressemble de près ou de loin à du service public.<br /> Or, selon une jolie formule, les services publics sont le patrimoine de ceux qui n’ont pas de patrimoine.<br /> Il ajoute –Quand une collectivité territoriale utilise 100€, ils sont payés moitié par les entreprises et moitié par les ménages. Avec la suppression de la taxe professionnelle et son remplacement<br /> par la contribution économique territoriale, les ménages paieront 75€ et les entreprises 25 !<br /> Questions et interventions se succèdent ensuite dans la salle, à l’aide de micros baladeurs, sur les rapports entre conseil régional et conseils généraux, sur la perte de la compétence générale,<br /> sur les associations en danger, sur les services publics en général, la réorganisation de La Poste en particulier, les problèmes de l’agriculture, des déchets du centre d’enfouissement du Poyet, de<br /> l’éducation…<br /> Tout ne peut pas être dit dans ce court compte-rendu, la place manquerait pour dire toute la richesse de ces échanges, qui préfigure bien cette nouvelle façon de faire de la politique<br /> autrement.<br /> Un point important, cependant : chacun exprime son inquiétude quant au niveau de l’abstention. Beaucoup de jeunes en galère, d’anciens avec des retraites dérisoires, qui sont en désespérance, ne<br /> croient plus à rien. On entend autour de soi « tous pareils », ils croient ainsi sanctionner « les politiques » alors que s’ils ne vont pas voter, ils seront encore plus victimes des tenants du<br /> libéralisme qu’ils auront laissé passer…<br /> André Chassaigne affirme qu’il faudra revoir les relations entre conseils généraux et conseil régional, il n’y a pas un suzerain et des vassaux, mais une collaboration plus étroite pour empêcher<br /> les incohérences actuelles sera nécessaire. Il faut redonner le goût de la politique (lui redonner ses « lettres de noblesse ») refaire du travail collectif, comme ces ateliers qui ont abouti à un<br /> pacte citoyen élaboré à plusieurs voix. Les réponses aux nombreuses questions posées dans la salle seront elles aussi collectives, car tout ne peut pas être réglé en une soirée.<br /> Il faudra revoir les prix et les revenus des agriculteurs, par filière, par production, être attentif à l’installation des jeunes agriculteurs, favoriser les AMAP, obliger les banques à aider la<br /> petite industrie, les artisans…<br /> Il faudra aussi veiller au patrimoine culturel, pas assez mis en valeur, notamment les produits du terroir, mais aussi le culturel immatériel comme les chants et la danse, la tradition orale, la<br /> langue auvergnate…<br /> Enfin, il termine en annonçant que si, par malheur, la liste Front de Gauche n’était pas majoritaire, il souhaitait qu’elle ne s’implique pas dans l’exécutif régional.<br /> Il est tard, c’est l’heure de trinquer ensemble, mais il reste encore du boulot pour convaincre, qui sa famille, qui son collègue ou son voisin…<br /> Le courage ne manque pas !<br /> <br /> <br />
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