Ce que cache la réforme territoriale

Publié le par André Chassaigne

 Malgré les cinglantes défaites subies par le gouvernement aux élections municipales et européennes, marquées par l’abstention et le vote d’extrême-droite, le Président de la République et le Premier ministre ont décidé d’accélérer leur politique libérale. Plutôt que répondre aux souffrances des Françaises et des Français en mettant en œuvre une politique conforme aux engagements pris devant les électeurs en 2012, ils viennent d’annoncer une « grande » réforme territoriale qui va accentuer les difficultés de nos concitoyens en brisant la proximité qu’ils entretiennent avec leurs élus. Entérinée en quelques heures à l’Elysée, et rendue publique ce 3 juin 2014, la réforme est dans sa mise en œuvre « une politique de gribouille ». Sur le fond, elle s’apparente à un vaste plan d’ajustement des territoires aux exigences du capitalisme mondialisé. De plus, la précipitation avec laquelle elle est annoncée, sans débat de fond dans le pays, et sans qu’aucune consultation populaire n’ait été ne serait-ce qu’évoquée, témoigne d’un mépris démocratique dramatique extrêmement dangereux au regard de la situation sociale et politique du pays.

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 Ainsi, François Hollande s’apprête à charcuter les régions, à supprimer les départements, et à créer des mégas structures intercommunales. Le passage de 22 à 14 grandes régions va diminuer le nombre d’élu-e-s au service de nos concitoyens et préparer le terrain aux privatisations des services publics locaux pour le plus grand bonheur des grands groupes privés. Nos institutions locales risquent, à court terme, d’être écrasées par ces mastodontes territoriaux que vont être les métropoles et les futures régions.

 Cette réforme ne permettra pas de répondre aux attentes populaires. Les économies évoquées, pour justifier ces bouleversements, ne sont qu’un alibi pour mieux inscrire la France dans la restriction des dépenses publiques, dictées par l’Europe libérale, et destinées à financer les énormes cadeaux fiscaux offerts aux groupes industriels et financiers, au nom de la prétendue baisse du coût du travail.

 Cette réforme territoriale, qui s’inscrit dans la même logique que le pacte de responsabilité, va accentuer le démantèlement des acquis républicains pour mieux livrer les territoires à la concurrence. La France, qui a pu limiter les conséquences désastreuses de la crise grâce au rôle d’amortisseur qu’ont joué les collectivités territoriales s’apprête ainsi à liquider un des derniers boucliers sociaux dont elle dispose.

 Notre pays ne souffre pas d’un millefeuille indigeste ou d’un centralisme étouffant. Au contraire, il souffre de l’austérité et du libéralisme. Les élu-e-s communistes et du Front de gauche sont fermement opposés à la grande braderie territoriale annoncée par le chef de l’Etat. Cette réforme doit être repensée dans sa globalité. Elle doit associer la population et les forces vives du pays dans le cadre d’un grand débat républicain, validé par un référendum. Elle doit s’accompagner d’une grande réforme fiscale pour donner aux collectivités les moyens financiers de remplir leurs missions et de développer leurs compétences. A la compétition entre les territoires doit se substituer la coopération à tous les échelons démocratiques de nos institutions (communes, intercommunalités, départements et des régions).

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Sans compter que la petite Auvergne deviendra le "gone" de la riche région Rhône-Alpes... L'Auvergne risque de devenir le "vassal" des lyonnais qui se contreficheront comme d'une guigne des<br /> auvergnats et de ses territoires. C'est un risque que les socialistes auvergnats semblent sous-estimer
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