Changer la vie, oui c’est possible
Les résultats de ce dimanche ont confirmé le choix des Françaises et des Français de tourner la page de 10 années de pouvoir d’une droite qui s’est attaquée avec constance aux plus modestes et aux acquis de générations de travailleurs. La chape de plomb du sarkozysme est enfin levée.
L’entre deux tours a confirmé le glissement de la droite dite « républicaine » vers les thématiques privilégiées de l’extrême droite. Les mots choisis par le Président de la République dans les derniers jours de sa campagne, sur le « vrai travail », sur l’immigration « musulmane », sur « l’identité nationale » témoignent de l’effacement de certaines frontières à droite. Nul doute que les semaines à venir vont voir les lignes de la droite bouger considérablement. Pour certains, il n’y aura désormais pas de réserve à accompagner le Front national dans sa quête de représentation nationale, pour porter au cœur de la République ses discours réactionnaires et xénophobes.
Comme nous l’avons si justement fait dans la campagne de premier tour avec notre candidat, il va falloir redoubler d’efforts face à cette dérive dangereuse pour l’avenir de notre pays. Et il faudra revenir au fond des préoccupations populaires pour convaincre nos concitoyens que l’on peut changer la vie.
Changer la vie, c’est d’abord redonner du pouvoir d’achat, augmenter les salaires, encadrer les prix des produits alimentaires, de l’énergie, des loyers en mettant un coup d’arrêt à la spéculation.
Changer la vie, c’est s’attaquer concrètement au pouvoir financier, en décidant la création d’un pôle public financier et bancaire à même d’orienter le crédit vers l’emploi, la formation, l’innovation.
Changer la vie, c’est ne plus accepter la précarité généralisée pour les salariés, l’abandon de notre industrie, l’atteinte aux services publics sur les territoires.
Ces exigences, le Front de gauche les a placées tout en haut de son programme « l’Humain d’abord ». Nous devons les remettre au cœur de la campagne des élections législatives. La situation politique nouvelle nous pousse à aller très loin dans notre ambition pour répondre au plus vite aux urgences sociales et économiques que réclament nos concitoyens les plus en difficulté.
Soyons donc très clairs sur notre perspective. Dès le lendemain du 17 juin, nous voulons porter à l’Assemblée nationale notre programme, nos réponses concrètes pour les Françaises et les Français. Depuis plusieurs semaines, les 1200 candidates et candidats du Front de gauche arpentent le territoire, dans une démarche de proximité et de conviction sur ces choix fondamentaux. Ils sont en appui des luttes des salariés, ils étaient dans les cortèges imposants du 1er mai.
Je sais que dans chacune des circonscriptions de notre pays, dans leur diversité, ils sont prêts à traduire leur engagement dans l’exercice des responsabilités. Et j’ai la conviction que du nombre de futurs députés du Front de gauche dépendront les grandes orientations qui seront prises par la nouvelle majorité de gauche. Dans ces 5 semaines de campagne, accompagnez-les dans leur travail, pour créer le rapport des forces indispensable pour que la gauche de demain change vraiment la vie. Changer la vie : là est le véritable rempart aux démagogies et aux politiques de division.
Chronique publiée dans le journal La terre.