Courrier à la presse concernant l'exercice de mes mandats électifs
Monsieur le Rédacteur en chef,
J’ai l’honneur de vous informer que je cesserai mes fonctions de maire de St-Amant-Roche-Savine à la fin de ce mois de mars, restant cependant conseiller municipal. Je respecte ainsi l’engagement que j’avais pris durant la campagne des élections régionales, bien que je ne sois pas touché par le cumul des mandats au regard de la taille de la commune (533 habitants).
J’avais été élu premier adjoint en 1977, après avoir conduit une liste qui avait obtenu 4 élus sur 13 (la liste du maire, M. Henri Gachon, comptait 6 élus). Elu ensuite conseiller général en 1979, j’ai assuré ce mandat durant 25 ans, dont une vice-présidence de 1985 à 1992. A la suite de mon élection comme député en 2002, j’avais fait le choix de ne pas me représenter en 2004, privilégiant alors la fonction de maire.
C’est en 1983, à l’âge de 33 ans, que je suis devenu maire. Reconduit 4 fois à cette responsabilité, j’aurai donc assumé cette responsabilité durant 27 ans, au sein d’une liste élue en totalité à chaque renouvellement et regroupant des sensibilités diverses.
C’est avec émotion que j’abandonne cette responsabilité de maire mais avec la fierté d’un bilan reconnu. En interrompant ce mandat, je quitte aussi de fait l’Association des Maires de France dont j’étais membre du bureau national depuis 2008.
Le conseil municipal de St-Amant-Roche-Savine devrait se réunir vendredi 9 avril pour procéder à mon remplacement. J’ai fait connaître que je n’émettais aucun avis sur le choix de mon successeur, d’autant plus que les compétences et qualités humaines sont nombreuses au sein du conseil municipal mis en place en 2008. Une réunion préparatoire à l’élection du maire aura lieu en mon absence mercredi 6 avril et j’apporterai bien sûr un soutien total à celle ou celui qui sera choisi(e) par les conseillers municipaux.
En ce qui concerne mes responsabilités au sein du conseil régional, je me dois d’apporter quelques précisions. Ma participation à l’exécutif du conseil régional était attendue : elle pouvait en effet s’imposer au regard des 14,2 % de la liste que je conduisais. Je pense qu’elle aurait pu être utile à l’action régionale. Mais elle a été rejetée par René Souchon qui s’oppose à ce qu’un parlementaire participe à l’exécutif dont il est le Président.
Cette exclusion de principe est spécifique à l’Auvergne : de nombreux collègues parlementaires socialistes sont vice-présidents d’une assemblée régionale ou départementale ; plusieurs d’entre eux sont présidents.
Au Conseil régional d’Auvergne, des vice-présidents ont des charges de travail aussi importantes que celles d’un député. Ainsi, l’un d’eux est maire d’une commune de 8500 habitants et président d’une communauté d’agglomération de 76000 habitants, tout en exerçant une activité professionnelle.
Les raisons sont donc autres que la disponibilité…
J’ai cependant fait le choix de ne pas débuter ce mandat par un conflit qui aurait pu conduire à la non participation des élus Front de Gauche à l’exécutif régional, et donner en spectacle une majorité régionale divisée.
Elu président du groupe Front de Gauche, j’assume ainsi une responsabilité plus transversale qu’une vice-présidence dont la délégation est encadrée. Elle me permettra d’intervenir dans les domaines les plus divers, avec une liberté de propos et d’initiatives bien plus forte que celle d’un membre de l’exécutif. Je m’efforcerai d’en faire le meilleur usage au profit de l’Auvergne et de ses habitants.
Je vous prie de croire, Monsieur le Rédacteur en chef, en l’expression de mes sentiments les meilleurs.