Du village à l’Assemblée

Publié le par André Chassaigne

 

  L’heure des vacances approche. Ce sera pour moi une dizaine de jours cette année. Mais à peine le temps d’y penser en ce mois de juillet. Ma séquence hebdomadaire de 3 à 4 jours à Paris me montre pourtant une capitale déjà sur un autre rythme, à la circulation plus fluide et aux vacanciers plus nombreux. Quant à mon village auvergnat, il a pris aussi son train estival que j’ai contribué à impulser durant mes 27 ans de mandat de maire : le village-vacances s’est rempli de ses agents EDF-GDF et de ses cheminots, les animations estivales sont en route avec la dimension culturelle qui caractérise notre petite commune. Plus spécifiquement encore, ce bouillonnement « politico-culturel », qui brasse chaque année notre population rurale et son lot de visiteurs engagés dans de multiples combats.


 Tout d’abord, les journées nationales du DAL (Droit au Logement) avec quelques moments forts comme un échange avec le conseil municipal et la population le 14 juillet. Le milieu rural est en effet très concerné par les questions du logement social et le nombre d’habitations fermées dans le contexte d’une demande impossible à satisfaire. Désormais amené à suivre les questions du logement dans mon travail parlementaire, je me suis a cette occasion nourri de cette assemblée citoyenne, avec en tête la proposition de loi que nous aurons à déposer à l’issue des travaux des ateliers législatifs en cours sur cette question, qui devraient se conclure le 27 octobre à La Courneuve. Malheureusement, je n’aurai pas pu participer à la Conférence du professeur Albert Jacquard, une figure emblématique des luttes pour le droit au logement. Un grand monsieur, un passeur de valeurs à l’impressionnant rayonnement, avec qui j’aurais tant voulu échanger.

 

 Mais j’étais ce soir-là dans l’hémicycle à batailler contre une droite agressive et vent debout contre les premières mesures gouvernementales, se présentant, toute honte bue… en défenseur des travailleurs et des plus modestes ! Les députés Front de gauche voteront avec conviction les dispositions de ce projet de loi de finances rectificative : abrogation de la TVA dite sociale, suppression des exonérations sociales et fiscales attachées aux heures supplémentaires, contribution exceptionnelle sur la fortune, augmentation des droits de mutation pour les plus riches, doublement du taux de la taxe sur les transactions financières, etc… Quant aux recettes nouvelles, elles permettront notamment de financer une nouvelle vague de recrutements dans l’éducation nationale dès la rentrée 2012 (dont 1000 professeurs des écoles et 100 conseillers principaux d’éducation). Des mesures certes insuffisantes, mais qui marquent une première rupture en faveur du changement. A l’opposé, l’acceptation par le nouveau Président du Traité européen « Merkozy » et l’absence de mesures législatives immédiates contre les licenciements boursiers ouvrent un chemin qui ne sera pas le nôtre.

 

 Mes amis de la Compagnie Jolie Môme sont aussi arrivés au village. Ils préparent le Festival La Belle Rouge, organisé le dernier week-end de juillet. De beaux spectacles en perspective et des débats musclés sur la situation politique. Je pressens notamment des échanges passionnés sur le positionnement du Front de gauche : opposition radicale au gouvernement socialiste ou, comme je le défends, la volonté d’être au cœur de la gauche et de tout mettre en œuvre pour qu’elle réussisse.

 

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 Faute de fourbir mes armes, il me faut cependant aiguiser mes arguments !

 

 

 

 

Chronique publiée dans le journal La Terre.

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L
Ben oui carmarade ! Il va falloir en trouver des arguments pour soutenir ce gouvernement. Mais du centre de quelle gauche parles-tu ?<br /> PS : Pourrions-nous en tant que communistes avoir quelques informations sur l'abstention du groupe relative aux taxations des frais des députés afin que nous puissions argumenter. Salutations.
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