Intervention lors de la Conférence nationale du PCF
Je retranscris ici le contenu de mon intervention orale devant la Conférence nationale du Parti Communiste Français, samedi 4 juin.
Durant cette conférence nationale, nos réflexions et nos choix doivent être conduits par trois exigences :
- Nous devons être utiles pour que Sarkozy soit battu et pour que soient mises en œuvre par la gauche des réponses nettes aux souffrances du peuple de France. Pour cela, soyons porteurs de l’indignation et les meilleurs relais des colères et des luttes.
- Nous voulons le succès du Front de gauche et son renforcement pour imposer à toute la gauche les exigences fortes de transformation sociale. Notre rassemblement doit être incontournable dans le paysage politique français et peser sur les choix politiques.
- Le Parti Communiste Français est un outil indispensable, avec ses valeurs propres, qu’il nous faut préserver et développer. La France a besoin d’un grand parti révolutionnaire. Ses analyses sont un rempart contre tous les opportunismes, de droite comme de gauche.
C’est sur la base de ces trois exigences qu’il nous faut prendre nos décisions. Je vois pour ma part deux priorités que j’ai placées au cœur de ma candidature :
- Ne pas se limiter à la recherche d’un résultat électoral, aussi bon soit-il, comme expression d’un simple positionnement protestataire. Au-delà du rapport des forces issu des urnes, il faut dès aujourd’hui faire monter dans l’ensemble du peuple de gauche, et bien au-delà, l’exigence des mesures qui sont indispensables pour une changement réel dans notre pays et pour améliorer la vie du plus grand nombre. Je pense plus particulièrement à la maîtrise financière sans laquelle aucun changement n’est possible.
- Sortir du formatage stérile de la vie politique : la personnalisation extrême, par une médiatisation artificielle faite de buzz et coups de gueule, est illusoire. Elle sera balayée par le vote utile. Bien au contraire, la dynamique du Front de gauche doit s’appuyer sur l’implication du plus grand nombre, à l’opposé d’une politique spectacle aujourd’hui massivement rejetée. Soyons donc en rupture nette avec des pratiques politiques qui sont d’un autre temps en initiant une démarche complètement nouvelle et en la rendant visible.
La Conférence nationale doit, selon moi, répondre à deux questions prioritaires :
1) Qu’est-ce que nous pouvons faire avancer, concrètement, précisément, dans toute la gauche, sans attendre le résultat du 1er tour des présidentielles ? Par nos initiatives, nos mobilisations, en étant acteurs des luttes, nous avons la grande responsabilité de faire bouger les consciences. C’est essentiel. Et, c’est indispensable pour arracher dès aujourd’hui l’engagement de toute la gauche sur des mesures fortes qui changeront réellement la vie des gens. Soyons les meilleurs artisans d’avancées concrètes. Faisons en sorte « que nos idées s’emparent des masses ».
2) Comment les communistes seront-ils aussi les meilleurs artisans du succès électoral du Front de gauche ? Il faut tout faire pour que la mobilisation dans nos rangs soit la plus complète possible, et quel que soit le candidat choisi. Il existe chez les communistes un risque de rupture si on ne les laisse pas décider. Ils ne doivent pas se sentir frustrés de leur choix, infantilisés par une décision qui serait prise par les seuls délégués de la Conférence nationale. Mais c’est à la Conférence nationale d’en décider par le choix d’un bulletin de vote incluant ou pas les différents candidats à la candidature. Je n’ai jamais été dans le clivage et je me soumettrai à la décision majoritaire des délégués. C’est à eux de dire, en toute conscience, s’ils souhaitent le maintien de plusieurs candidats.
En conclusion, j’affirme solennellement que je serai un artisan déterminé, actif, de la réussite du Front de gauche et de ses candidats communs aux élections présidentielle et législatives : bien évidemment dans le respect du choix majoritaire des communistes, mais aussi parce que je crois vraiment à l’utilité de notre rassemblement pour le peuple de France. La région Auvergne, où je suis élu, en a fait une démonstration éclatante aux élections régionales et cantonales dans le respect des différents partenaires. Je m’impliquerai donc totalement dans notre campagne collective, qui doit être citoyenne, large, à millions de voix. Je le ferai avec conviction, sans ambiguïté, en militant communiste actif, et en militant du Front de gauche.