L'attaque contre les fondements de notre démocratie exige un front de résistance à la hauteur !
Poursuivant son œuvre de décivilisation, le pouvoir en place prend pour cible permanente toutes les fonctions publiques. Dans sa guerre ouverte contre les fondements de notre modèle républicain, le Président de la République, son Gouvernement, sa majorité parlementaire usent de toutes les armes possibles : coupes budgétaires, privatisations et externalisations de missions essentielles aux habitants de notre pays, stigmatisations et mises en cause permanentes du travail des fonctionnaires, intimidations et menaces récurrentes à l’approche des échéances électorales, suppressions massives d’effectifs, remises en cause des statuts…
Et les exemples sont devenus quotidiens. Hier, c’étaient les magistrats qui étaient accusés arbitrairement de ne pas remplir leur mission. Aujourd’hui, ce sont les enseignants qui sont sommés par leur hiérarchie de renoncer à leur liberté d’opinion, quelques semaines avant les élections cantonales, en contradiction avec l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui vaut pour les fonctionnaires comme pour tout citoyen : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. » L’article 6 de la loi du 13 juillet 1983 sur les droits et obligations des fonctionnaires vient d’ailleurs rappeler cette liberté fondamentale : « La liberté d'opinion est garantie aux fonctionnaires. »
Derrière ce climat d’intimidation, c’est la remise en cause de toute la fonction publique qui se profile. Une proposition de loi, déposée en janvier par le député UMP Jean-François Mancel, propose tout simplement de restreindre le champ d’application du statut de la fonction publique aux seuls emplois de souveraineté nationale et de puissance.
La résignation et l’attente avant un hypothétique changement d’orientation politique en 2012 ne peuvent servir de réponse quand ce sont les fondations démocratiques de notre société qui sont en jeu. Sans attendre, j’appelle solennellement à la constitution d’un très large front de résistance dans tout le pays, associant les personnels de toutes les fonctions publiques, les usagers et citoyens. Exigeons le respect des droits fondamentaux relatifs au service public comme à la fonction publique ! Construisons collectivement d’autres perspectives pour l’élargissement des services publics en impliquant plus activement les citoyens ! Remettons au centre de la conception du service public son objectif initial : répondre aux besoins humains !