Pas de champ libre pour la droite et l’extrême-droite !
La soumission du Président de la République aux injonctions patronales et de la finance soulève l’incompréhension, la colère mais aussi la résignation de ceux qui avaient voté pour le changement. Alors qu’une partie importante de l’électorat de gauche prend clairement ses distances avec François Hollande et le Gouvernement, le résultat des municipales doit contribuer à donner de la force à nos exigences d’investissements et de services publics à la hauteur des attentes, et par là-même, au rejet de l’austérité. Les orientations politiques qui seront les marqueurs de municipalités de gauche, qu’elles soient dirigées par le PCF, d’autres organisations du Front de Gauche, ou le PS, seront à coup sûr des points d’appui pour l’avenir.
Face à des choix politiques nationaux qui désorientent, et sur la base de nos propositions pour concrétiser un changement de cap à gauche, notre priorité est bien d’empêcher le maintien, ou le retour aux responsabilités de la droite et de son extrême. En effet, le débat légitime au sein de toute la gauche qu’impose la mise en application au niveau national de politiques libérales ne doit pas conduire à occulter l’enjeu de la mobilisation électorale et des rapports de force qui se dessinent les 23 et 30 mars prochains.
Les dernières enquêtes d’opinion témoignent ainsi d’un premier danger imminent, celui d’une abstention massive sur l’ensemble du territoire national. Elle serait à même de modifier réellement les rapports de force. Cette menace est d’autant plus inquiétante que les élections municipales impliquaient et mettaient jusqu’alors en mouvement des millions de Françaises et de Français, les maintenant dans une démarche démocratique de proximité. N’en doutons pas, un recul massif de la participation concrétiserait un repli sur soi lourdement préjudiciable à la construction d’autres solutions politiques pour les années à venir. Je suis convaincu que le combat que nous menons pour transformer la gauche et retrouver l’espoir d’avoir une perspective de progrès social ne peut passer que par un premier sursaut citoyen.
De la même façon, alors qu’entre militants nos échanges se focalisent souvent sur l’avenir de la gauche, la réalité électorale doit nous sauter aux yeux : sur ce fond d’abstention, la droite et l’extrême-droite sont aux portes du pouvoir dans de très nombreuses communes de France, avec un FN qui compte se constituer un vivier d’élus locaux utiles à la poursuite de sa progression électorale. Nous connaissons d’avance les choix qui résultent, dès leur élection, de municipalités de droite et d’extrême-droite. Soyons certains que dans un contexte de lutte des classes féroce, sans réel rapport de force populaire, ces municipalités de réaction appliqueraient à marche forcée l’externalisation des services publics locaux et les coupes drastiques dans les dépenses publiques des collectivités. L’absence ou l’effacement, dans les communes de France, d’élus communistes et du Front de Gauche combattifs, serait un coup dur supplémentaire pour nos concitoyens déjà en souffrance. Ne rendons donc pas la tâche encore plus facile au MEDEF, et à son Président Gattaz, qui vient de dicter par courrier la conduite à tenir pour tous les candidats à ces élections. Ne laissons pas de champ libre à la droite et à l’extrême-droite !