Copenhague...
Toute la journée de jeudi a été rythmée par l’arrivée des chefs d’état sur le site du sommet. Puis chacun attendait les discours, transmis sur de multiples écrans, mais traduits en anglais. Marie-Noëlle, journaliste de l’Huma m’a sauvé pour écouter en salle de presse le discours de Nicolas Sarkozy en français.
Au milieu de cet immense espace où travaillent des centaines de journalistes, je suis d’abord époustouflé par le ton du Président qui me semble davantage relever de la harangue de politique intérieure : volontariste, provocatrice, donneuse de leçon… pour une conclusion appelant à une discussion nocturne, avec l’objectif d’un accord politique à boucler « juridiquement » dans les 6 mois.
J’ai appris que la discussion avait duré toute la nuit. Je suis dubitatif sur le résultat : tout se réduit à une forme de marchandage sur les engagements de chacun, l’Europe montrant l’exemple avec l’objectif de – 30 % d’émission de gaz à effet de serre en 2020 par rapport à 1990 et avec l’annonce d’un financement pour aider les pays en développement.
Attendons le texte final pour savoir si l’habillage suffit à masquer l’essentiel, c’est-à-dire l’absence d’un réel accord avec des engagements contraignants pour limiter vraiment la pollution, un système d’évaluation accepté par tous et la mise en œuvre d’un financement précis.
Je cherche toujours celui dont on ne parle surtout pas : le capitalisme. N’en doutons pas, il est bien présent, prêt à délocaliser ses entreprises très consommatrices d’énergie dans les pays en développement. Avec sa seule priorité : sauvegarder le système. Et avec cette conviction que toute mesure prise doit servir à alimenter sa machine.
Où sont les peuples derrière tout ça ? Que deviendront les pays les plus touchés qui sont aussi les plus pauvres ? Dans quel état sera la planète après son pillage ?
Pas grand chose donc à attendre de ce qui devrait être aujourd’hui une journée de dupes. Il me revient à l’esprit cette belle phrase de René Char : « Ne t’attarde pas à l’ornière des résultats »."
Au milieu de cet immense espace où travaillent des centaines de journalistes, je suis d’abord époustouflé par le ton du Président qui me semble davantage relever de la harangue de politique intérieure : volontariste, provocatrice, donneuse de leçon… pour une conclusion appelant à une discussion nocturne, avec l’objectif d’un accord politique à boucler « juridiquement » dans les 6 mois.
J’ai appris que la discussion avait duré toute la nuit. Je suis dubitatif sur le résultat : tout se réduit à une forme de marchandage sur les engagements de chacun, l’Europe montrant l’exemple avec l’objectif de – 30 % d’émission de gaz à effet de serre en 2020 par rapport à 1990 et avec l’annonce d’un financement pour aider les pays en développement.
Attendons le texte final pour savoir si l’habillage suffit à masquer l’essentiel, c’est-à-dire l’absence d’un réel accord avec des engagements contraignants pour limiter vraiment la pollution, un système d’évaluation accepté par tous et la mise en œuvre d’un financement précis.
Je cherche toujours celui dont on ne parle surtout pas : le capitalisme. N’en doutons pas, il est bien présent, prêt à délocaliser ses entreprises très consommatrices d’énergie dans les pays en développement. Avec sa seule priorité : sauvegarder le système. Et avec cette conviction que toute mesure prise doit servir à alimenter sa machine.
Où sont les peuples derrière tout ça ? Que deviendront les pays les plus touchés qui sont aussi les plus pauvres ? Dans quel état sera la planète après son pillage ?
Pas grand chose donc à attendre de ce qui devrait être aujourd’hui une journée de dupes. Il me revient à l’esprit cette belle phrase de René Char : « Ne t’attarde pas à l’ornière des résultats »."
André Chassaigne - Copenhague - Le 18 décembre 2009