Dernières notes de Copenhague
Alors que les négociations entre le « 28 » suivent leur cours, le temps semble bien long pour tous les participants.
Après la réunion d’information qui se tient quotidiennement à notre arrivée, nous avons eu un court échange avec le Président de la République. Fatigué, les traits tirés auprès une courte nuit, il a réaffirmé sa volonté d’aboutir à un texte qui ne soit pas une simple déclaration de principe : « Nous ferons voter point par point pour que chacun prenne ses responsabilités et l’assume face à l’opinion mondiale ».
Dans les faits, les observateurs conviennent que le discours volontariste du Président français, jeudi après-midi, a plutôt durci les positions. La preuve en est que le texte retenu pour servir de base à la déclaration publique est celui de Gordon Brown. Il insisterait sur l’urgence à agir… avec l’objectif de limiter l’augmentation de la température à 2°C. Mais je doute que cela se traduise par des mesures précises, formalisées dans un cadre juridique contraignant. Et pourtant : 2°C est un strict minimum, et très en dessous du souhaitable pour pouvoir bloquer la machine infernale.
L’interrogation porte aussi sur des mesures dites « innovantes » qui pourraient être retenus pour financer les politiques environnementales : taxe sur les transactions financières (quand ils en parlent, ils sont « comme une poule ayant trouvé un couteau », tant ils ont peur de se blesser !) et, fortement demandée par les ONG, une taxe sur les transports maritimes et aériens.
Quant à Obama, il est prêt à donner de l’argent, mais beaucoup moins prêt à se fixer des objectifs précis et rapides pour diminuer la production de gaz à effet de serre.
C’est que tout s’achète, même le silence des morts de demain !
Quant à la lutte tout à fait justifiée contre la déforestation, elle est largement partagée par tous. Évidemment, ce n’est pas la forêt qui intéresse spécialement les investisseurs mais les crédits carbones qu’elle représente, levier « intéressant » pour déplacer des entreprises qui ne font pas les efforts nécessaires pour être moins polluantes : vive les « délocalisations » !
Je conclurais en détournant la formule finale des chroniques d’Alexandre Vialatte : « Et c’est ainsi que le capitalisme est grand ! »
Après la réunion d’information qui se tient quotidiennement à notre arrivée, nous avons eu un court échange avec le Président de la République. Fatigué, les traits tirés auprès une courte nuit, il a réaffirmé sa volonté d’aboutir à un texte qui ne soit pas une simple déclaration de principe : « Nous ferons voter point par point pour que chacun prenne ses responsabilités et l’assume face à l’opinion mondiale ».
Dans les faits, les observateurs conviennent que le discours volontariste du Président français, jeudi après-midi, a plutôt durci les positions. La preuve en est que le texte retenu pour servir de base à la déclaration publique est celui de Gordon Brown. Il insisterait sur l’urgence à agir… avec l’objectif de limiter l’augmentation de la température à 2°C. Mais je doute que cela se traduise par des mesures précises, formalisées dans un cadre juridique contraignant. Et pourtant : 2°C est un strict minimum, et très en dessous du souhaitable pour pouvoir bloquer la machine infernale.
L’interrogation porte aussi sur des mesures dites « innovantes » qui pourraient être retenus pour financer les politiques environnementales : taxe sur les transactions financières (quand ils en parlent, ils sont « comme une poule ayant trouvé un couteau », tant ils ont peur de se blesser !) et, fortement demandée par les ONG, une taxe sur les transports maritimes et aériens.
Quant à Obama, il est prêt à donner de l’argent, mais beaucoup moins prêt à se fixer des objectifs précis et rapides pour diminuer la production de gaz à effet de serre.
C’est que tout s’achète, même le silence des morts de demain !
Quant à la lutte tout à fait justifiée contre la déforestation, elle est largement partagée par tous. Évidemment, ce n’est pas la forêt qui intéresse spécialement les investisseurs mais les crédits carbones qu’elle représente, levier « intéressant » pour déplacer des entreprises qui ne font pas les efforts nécessaires pour être moins polluantes : vive les « délocalisations » !
Je conclurais en détournant la formule finale des chroniques d’Alexandre Vialatte : « Et c’est ainsi que le capitalisme est grand ! »
André Chassaigne - Copenhague - Le 18 décembre 2009