Tous les coups ne sont pas permis
Cela ne fait aucun doute : la gauche sera la grande gagnante de ces élections régionales. En Auvergne comme sur l’ensemble du pays, la droite paiera l’addition de sa politique dévastatrice.
Et elle la paiera au prix fort tant nous avons senti dans nos contacts et échanges une colère exacerbée, porteuse d’un rejet sans appel d’une politique qui a pour visages en Auvergne les ministres têtes de liste Marleix et Hortefeux.
La question va donc au-delà de savoir si la gauche conservera notre région. Aucun doute n’est possible. D’autant plus que les différentes listes se réclamant de la gauche affirment sans ambiguïté qu’elles ne permettront en aucun cas un retour de la droite. Elles appellent d’ores et déjà au rassemblement au second tour.
Mais contrairement à ce qui a été affirmé par le Président sortant durant le débat l’opposant à l’UMP Dugléry, sur France Bleue Pays d’Auvergne hier au soir, aucun accord n’a été signé avant de connaître les résultats du 1er tour.
Aucune réunion n’a eu lieu en présence de la liste Front de Gauche et aucune n’est prévue avant de connaître le rapport des forces issu des urnes. Nous sommes même surpris d’apprendre que des négociations ont déjà été engagées entre les listes socialistes et Europe Ecologie.
Ce mensonge délibéré pour réduire la portée du 1er tour traduit une conception de la politique que j’abborre : « Non, Monsieur Souchon, même si vous appréhendez les résultats du 1er tour, tous les coups ne sont pas permis pour affaiblir vos concurrents ! La politique mérite mieux que ces artifices politiciens : il suffisait de dire tranquillement, honnêtement, la réalité, c’est-à-dire que nous nous retrouverons lundi matin pour définir les conditions du rassemblement, les grands axes d’un programme partagé ».
Cet échange aura lieu quelle que soit la liste de gauche que les électeurs auront choisi de mettre en tête. Pour notre part, je m’y engage. Et ce choix, ce sont les électeurs qui le feront demain : il leur revient de dire quelle gauche ils veulent pour l’Auvergne.
Les électeurs diront en effet leur niveau d’exigence par leur choix de liste. Du rapport des forces dépendra la qualité de la gestion démocratique de la Région, à ses différents niveaux, de la prise en compte du citoyen au respect des partenaires au sein d’un exécutif, sans oublier bien sûr les personnels de l’institution régionale. Du rapport des forces dépendra aussi notre participation à l’exécutif s’il devait être soumis à l’autoritarisme d’un président conforté au 1er tour du scrutin.
De plus, des divergences fortes existent sur le fond : il nous faudra bien trancher sur des orientations fondamentales qui nous différencient.
Quelques exemples.
Qu’en sera-t-il de l’ouverture à la concurrence des transports ferroviaires TER qu’Europe Ecologie veut marchandiser ?
Qu’en sera-t-il des aides directes accordées aux grands groupes industriels que la liste socialiste souhaite maintenir au détriment d’une politique économique qui soit un levier de développement pour les PME-PMI de la région ?
Qu’en sera-t-il du devenir des organismes publics de la formation professionnelle (AFPA-GRETA) ? Les livrerons-nous à la concurrence d’organismes privés ou aurons-nous une politique de développement du service public ?
Qu’en sera-t-il de nos propositions pour une agriculture auvergnate diversifiée, qui ne se limite pas au bio, qu’il faut conforter par des mesures fortes pour réduire sa dépendance aux contraintes extérieures. Je pense en particulier à cette complémentarité à développer entre les agriculteurs de plaine et les éleveurs de montagne ?
« L’Humain avant tout », c’est le respect des valeurs démocratiques et du suffrage universel. Ce sont les électeurs, et eux-seuls, qui auront dimanche, avec leur bulletin de vote, l’opportunité de décider clairement quelles orientations portera la gauche pendant 4 ans.