Une journée en Combrailles
Laissons donc à sa petite mesure l’opération politicienne qui consiste à nous enfermer dans un tête à tête fratricide avec ceux qui ont refusé en décembre dernier le rassemblement que nous souhaitions sur la base de l’appel du Front de Gauche (qui n’imposait, contrairement à ce qui peut être dit, aucun engagement de voter le budget d’une majorité de gauche !).
L’essentiel est d’abord dans la diversité de la liste qui s’est constituée. De formation littéraire, je ne suis pas un fana des chiffres… mais ils parlent quelquefois ! Sur les 22 candidats de la liste du Puy-de-Dôme, 5 ont moins de 30 ans et autant plus de 60, 7 sont membres du Parti Communiste, 6 du Parti de Gauche, 3 de la Gauche Unitaire, 6 ne sont adhérents à aucune organisation politique et simplement présents comme militant syndical, associatif ou élu local. Plusieurs sont issus d’autres organisations politiques de la gauche : Parti Socialiste, Verts, LCR/NPA. Certains ont des responsabilités syndicales importantes.
Nous nous retrouvons sur des valeurs fortes : l’exigence de transformer une société qui est d’une terrible injustice, la volonté de répondre aux attentes des hommes et femmes de notre pays et de notre région, la conviction que la politique, « la chose publique », doit être l’affaire de plus grand nombre… Des valeurs qui se retrouvent dans l’appellation de notre liste : «l’humain avant tout ».
Volontairement, nous avons laissé la 10ème place vacante pour accueillir, en cours de campagne, une candidature d’ouverture que nous souhaiterions issue de l’immigration pour renforcer davantage la diversité, déjà réelle, de notre liste.
Mais je n’ai encore rien dit sur la journée d’hier, en Combrailles, qui m’a tant emballé. Une fois de plus, nous avons vécu, j’allais écrire « touché », ce que peut être l’élaboration collective d’orientations régionales. Tout d’abord à St-Hilaire-la-Croix et St-Pardoux, avec de jeunes agriculteurs passionnés par leur métier et passionnants dans leurs propos : nous avons pu mesurer avec eux ce que pourrait être une politique agricole régionale à la fois créative de richesses et en rupture avec les choix gouvernementaux et européens. Je ne sais pas si « le bonheur est dans le pré », mais il était en tout cas hier à échanger sur l’immense potentiel qu’est l’agriculture auvergnate. Sous la houlette de Bernard Favodon, maire et conseiller général, figure charismatique de l’agriculture paysanne, et bien évidemment de notre candidat paysan, Claude Voisin, responsable syndical, « l’humain avant tout » était bien au rendez-vous !
L’échange alimentera bien sûr le programme que nous formaliserons lors d’un forum régional le 20 février à Clermont-Ferrand.
La journée a été aussi l’occasion d’échanger sur la réforme des collectivités territoriales et les projets de territoires avec les élus des Combrailles qui ont tenu a être présents. J’ai retrouvé avec plaisir mon ami Guy Brunet, certes retraité mais toujours actif, au côté duquel j’ai siégé 18 ans au Conseil Général.
En fin de journée, la réunion de St-Eloy-les-Mines nous a permis d’échanger plus particulièrement sur la question des transports. Près de 80 personnes étaient présentes. Le chemin de fer des Combrailles était bien sûr au cœur des débats animés par le candidat Pascal Estier, maire des Ancizes, et Christiane Laidouni, conseillère régionale sortante et ancienne vice-présidente chargée des transports.
La-aussi, nous avons senti le souffle nouveau d’une nouvelle façon de faire de la politique. Nous avons rempli notre besace de « collecteurs de démocratie » pour nourrir notre programme régional et conforter une idée forte : le Conseil régional peut être un pôle de résistance aux politiques de déménagement du territoire conduites par l’Etat et la SNCF.