Anatomie d’une inconsistance

Publié le par André Chassaigne

 Avec aplomb, sans sourciller, la Première ministre nous avait imposé à l’automne ce qu’elle prétendait être le meilleur des budgets. Un budget du « courage et de la responsabilité », un budget « de l’équilibre et du compromis ». Six mois plus tard, sans trembler, le gouvernement revoit sa propre copie faute
d’avoir su apprécier avec justesse la croissance à venir pour l’année. Résultat, ce sont pas moins de 10 milliards dont devront se passer les Français : recherche, éducation, santé, assurance chômage, logement... Tout y passe. Des coupes budgétaires opérées par décret et assumées sans aucun état d’âme.

 Moins de 48h après, alors que les agriculteurs lui expriment leur hostilité au salon annuel, le Président annonce la mise en place de prix planchers. Une mesure portée par les communistes depuis plus de 15 ans et que le gouvernement et sa majorité se sont employés à combattre à chaque fois que la proposition était soumise à leur vote. Nous ne sommes plus à une contradiction prêt avec ce gouvernement.

 De coups de communication grossiers en promesses inconséquentes, le Président et son gouvernement agissent tels des poulets sans tête, pourtant persuadés qu’ils font excellente figure. Derrière cette communication erratique se cache une volonté, à peine dissimulée, pour l’ensemble du gouvernement de mener campagne pour les élections européennes. Une manière de faire inacceptable qui méconnaît une fois de plus les règles du jeu politique.

 C’est avec la même légèreté qu’Emmanuel Macron a déclaré avoir la conviction « que la défaite de la Russie [était] indispensable à la sécurité et à la stabilité en Europe », à l’issue d’une réunion des alliés de l’Ukraine, lundi 26 février à Paris. Sur interrogation d’un journaliste, il est allé jusqu’à affirmer que l’envoi de troupes au sol ne pouvait être exclu. Ces déclarations ont suscité notre plus vive inquiétude comme celle d’une grande majorité de nos concitoyens dont plus des deux tiers les désapprouvent.

 Improvisation, inconsistance, inconscience tiennent lieu au gouvernement de lignes de force pour conduire le pays. Ces tares ne nous empêchent pas de profiter des moments de concorde nationale que nous offre la période : l’inscription de l’IVG dans la Constitution, portée de longue date par les communistes, et l’entrée au Panthéon du résistant communiste Missak Manouchian.

 

Edito de la Lettre des député-e-s communistes et des député.e.s des Outre-mer membres du groupe GDR - Mars 2024 - A télécharger ici. 

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