Quelques propos de Copenhague suite

Publié le par André Chassaigne

C’est seulement après l’envoi de mes premières impressions du Sommet que j’ai vu les images des manifestations et des interventions de maintien de l’ordre autour du Bella Center, où se tient la « Conférence ». 

A l’intérieur, le chaudron n’en bouillonne pas moins. Les interventions se durcissent. Dans son discours, Chavez a bien traduit ce que beaucoup ressentent : « Si le climat était une banque, ce serait réglé depuis longtemps ». Cette phrase a fait le tour… jusqu’à notre délégation. C’est dire ! Je la préfère aux rumeurs qui circulent continuellement.
 
D’où l’intérêt de cheminer de salles en espaces de détente. Je tourne et fouine dans cette population mondiale en réduction. J’ai ainsi pu échanger longuement avec la délégation du Congo Brazzaville. Une phrase forte des Africains : « L’Afrique n’est pas un problème mais une solution ». Elle est en effet un immense puits de carbone qui doit être mesuré à sa juste valeur. Le capitalisme va-t-il piller le carbone comme il a pillé les ressources naturelles ?

Ce matin, je m’interroge sur la couleur de la fumée qui sortira samedi matin du Bella Center : rouge de colère avec l’effacement des engagements non tenus de Kyoto ? Noir de désespoir avec un accord Canada Dry sans contraintes ? Multicolore pour satisfaire tout le monde sans satisfaire personne ?
 
Je pense à l’empereur Héliogabale qui servait à certains convives de très beaux plats, en fait des dessins figurant les mets au menu, et chaque convive devait être content.
 
C’est ce genre de festin auquel les pays capitalistes les plus riches convient les peuples les plus en souffrance et les plus exposés. 
Tout cela sent le réchauffé !
 
Le couvercle de la marmite commence à se soulever. Il commence seulement…

 

 

André Chassaigne - Copenhague - Le 17 décembre 2009

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