Extraits de l'intervention prononcée lors du Conseil National du PCF
Qu’est-ce qui doit être au cœur de tous nos débats ? Tout simplement, ce que tous, ici, nous constatons au quotidien : les difficultés qui sont celles des Françaises et des Français. Une vie de plus en plus dure, une angoisse systématique du lendemain, en particulier avec le sombre avenir préparé pour nos enfants. Des territoires et leurs populations en souffrance, avec des coups terribles portés au tissu industriel comme aux services publics. L’emploi, le pouvoir d’achat. Ce sont les préoccupations sociales qui doivent fonder notre réflexion ! La seule préoccupation que nous devons avoir, la seule, c’est de savoir comment nous pouvons être utiles pour améliorer le vie de nos concitoyens.
Aussi, si nous devions avoir une stratégie, c’est celle d’être au cœur du peuple. Non pas, comme le font certains, avec la volonté de le gagner par le verbe, en flattant les instincts, en surfant sur l’émotion. Bien au contraire, notre ligne de conduite doit être claire : faire appel aux consciences en co-élaborant avec les citoyens des perspectives politiques. Non seulement, parce que c’est notre identité de communiste. Mais surtout parce que c’est indispensable pour s’affranchir de l’extrême personnalisation des élections présidentielles et permettre à chaque citoyen de reprendre son avenir en main. Gagner les consciences, c’est aussi le meilleur des remparts que nous pourrions élever contre les réflexes de vote utile dans la dernière ligne droite des présidentielles.
L’objectif premier est donc de co-élaborer le contenu de la transformation attendue pour s’attaquer aux marchés financiers. Avec ce qui doit être pour nous une obsession : être utile pour améliorer la vie des gens. Et, pour cela, peser suffisamment pour faire avancer des solutions aux problèmes actuels avec un projet réellement de gauche. Mais, pour rendre majoritaires les contenus de transformation sociale, il ne s’agit pas de s’enfermer dans je ne sais quelle petite gauche, disposant d’une vague capacité de protestation. Notre ambition est au contraire d’être les artisans d’une gauche forte, puissante et majoritaire. Pour cela, c’est bien au cœur de la gauche que nous devons être.
Mais, pour préparer les échéances à venir, et pour les faire avancer au sein de toute la gauche, il nous faut d’abord gagner cette orientation au sein du Front de gauche. Là est la priorité.
Je voudrais revenir sur le sens de mon offre de candidature aux Présidentielles, revenir en particulier sur mon attachement à une candidature commune du Front de gauche. Certains ont un point de vue différent : il est légitime qu’ils l’expriment, même si je pense que c’est une erreur de vouloir imposer à tout prix un candidat communiste. D’autres ont un a priori contraire, pas toujours affirmé : ils excluent toute perspective d’un candidat communiste, parce que, par nature, il ne pourrait pas être rassembleur ! Un a priori qui montre une terrible perte de confiance dans la capacité de rassemblement de notre Parti. Je suis pour ma part favorable à un débat sans a priori, sans tabous, en toute transparence.
Mais, actuellement, la confrontation est terriblement déséquilibrée quand une offre de candidature est portée de façon individuelle, comme c’est le cas en ce qui me concerne : aucun relais de parti, aucune grande émission politique sur un plateau de télévision, aucune grande « matinale » à la radio. Dans ce contexte, un seul candidat s’imposerait, naturellement, effaçant toute expression communiste, excluant toute autre possibilité.
Mais ma détermination reste entière pour qu’un vrai débat ait lieu, sur les orientations comme les candidatures. Aussi, je confirme aujourd’hui mon offre de candidature et je la mets entre les mains des communistes et de leurs instances.