4 jours pour convaincre
Les jours qui précédent l’élection sont toujours déterminants. Davantage peut-être avec ce scrutin régional dans le contexte d’une très forte colère contre la politique gouvernementale qui ne conduit pas mécaniquement à aller voter.
Cependant, personne n’en doute : la droite sera battue, chez nous comme ailleurs, peut-être même dans les 22 régions de France. Et vraisemblablement plus fortement encore en Auvergne au regard des têtes de listes emblématiques que sont les ministres Alain Marleix et Brice Hortefeux.
Le grand chelem de la gauche serait un coup terrible porté au « rouleau compresseur - broyeur - concasseur » de Sarkozy et son équipe. Encore faudrait-il que ce résultat attendu permette de conduire en région des actions offensives contre cette politique dévastatrice et de préparer nationalement une vraie alternative politique de gauche pour une transformation sociale et écologique, seule apte à éliminer la misère sociale, économique et morale du peuple de France. Ne nous limitons pas à changer les têtes pour continuer à servir le système libéral. C’est du déjà vu !
Au final, la victoire contre la droite étant sans aucun doute assurée, nous avons bien là l’enjeu central du 1er tour de ces élections régionales. Dans ce contexte, un bon résultat du Front de Gauche sera déterminant : il pèsera sur les orientations nationales de la gauche, il garantira l’ancrage à gauche du Parti Socialiste, il prouvera qu’il est possible de faire grandir une gauche de combat anti-capitaliste au détriment de la gauche de renoncement. Ce sera aussi un point d’appui déterminant à des avancées sociales pour redonner espoir à tous ceux qui désespèrent de la politique.
Il faut aussi mesurer ce que représenterait l’émergence de plusieurs Présidents de région Front de Gauche. Ils pourraient impulser dans leur région respective et au sein de l’Association des Régions de France des politiques de résistance à la politique de Sarkozy, actionner des leviers contre le libéralisme dévastateur.
En Auvergne, cet enjeu prend une dimension encore plus forte au regard de la personnalité du Président sortant dont l’autoritarisme rend extrêmement difficile non seulement le travail en équipe mais aussi un rassemblement durable de la gauche. A moins de se résigner à être le petit doigt sur la couture du pantalon. Et ce n’est pas mon cas !
C’est dire que le rapport des forces du 1er tour sera déterminant. A nous d’expliquer aux électeurs, dans cette dernière ligne droite, l’importance du résultat que nous obtiendrons pour compter et peser sur le devenir de l’Auvergne.
Ce sont bien les électeurs, et non pas les prévisions, qui nous donneront le niveau des responsabilités qui seront les nôtres au sein du rassemblement de la gauche au second tour et ensuite dans l’institution régionale.
Certes, même si nous ne sommes pas en tête, notre participation à une liste unitaire pour battre la droite est acquise et ne souffre pas de tergiversations. Elle devra cependant s’accompagner de grandes orientations partagées en prenant en compte des points incontournables de notre programme : une démocratie active en région, l’adoption et le respect de critères exigeants dans le domaine économique, le maintien d’une formation professionnelle publique, le rejet de la mise en concurrence des TER, une politique agricole innovante…
Quant à la participation à l’exécutif, elle sera soumise à l’exigence du respect des partenaires et aux moyens donnés pour l’exercice effectif des responsabilités réparties entre les composantes de la majorité.
Il nous reste 4 jours pour convaincre, 4 jours aussi pour déjouer les artifices de dernière heure qui remettraient en cause le magnifique combat collectif que la liste Front de Gauche mène en Auvergne. 4 jours pour prouver qu’il n’est pas de socle électoral immuable et que nous pouvons devancer la liste socialiste pour conduire au second tour le rassemblement de toute la gauche.