Pour un statut de l’élu local

Publié le par André Chassaigne

 A la suite des élections municipales, je me suis adressé aux 132 maires de la circonscription dont je suis le député. Au-delà des félicitations pour leur élection et la confiance qui leur a été exprimée par la population puis par le Conseil municipal, j’ai tenu à rappeler l’importance de l’action municipale pour notre démocratie. Pour avoir été maire d’un petit chef-lieu de canton d’un peu plus de 500 habitants pendant 27 ans, je connais les difficultés auxquelles ils doivent faire face dans la gestion de leur collectivité, et leur engagement, quelle que soit leur sensibilité politique, au service de l’intérêt général et de leurs administrés.

 Un extrait de mon courrier : « Dans un contexte marqué par le repli sur soi et la désaffection de l’engagement politique, la mission des élus locaux est essentielle pour redonner du sens et du goût à la chose publique. Les maires et l’ensemble des conseillers municipaux constituent le cœur de la vie démocratique de notre pays. La gestion d’une collectivité est une tâche exigeante qui nécessite une écoute et un dévouement permanents, insuffisamment reconnue, parfois dévalorisée. Aussi, même dans un contexte budgétaire difficile, devons-nous être attentifs à respecter le statut de l’élu local, notamment par le maintien des indemnités prévues par la loi. Je considère même que ce statut doit être amélioré pour permettre notamment aux actifs et aux citoyens modestes d’exercer des responsabilités électives ».

 La lecture des comptes rendus d’installation des nouveaux conseils municipaux fait en effet apparaître une tendance à réduire fortement, voire supprimer, l’indemnisation pratiquée ultérieurement. Dans d’autres cas, la décision d’augmenter une indemnité pour compenser une perte de salaire est livrée à la vindicte populaire. Conjuguées au rejet de la politique, qu’alimente la fracture grandissante entre l’élu et la population, les difficultés financières des collectivités locales sont brandies comme des justifications. Quant à la baisse des dotations de l’Etat dans le cadre de la réduction des dépenses publiques, elle est occultée ou justifiée par l’exigence de solidarité en temps de crise.

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 Aussi, j’ai particulièrement apprécié l’intervention faite au Conseil municipal de Rennes par Eric Berroche, président du groupe communiste : « Nos responsabilités, certes passionnantes sont aussi très exigeantes: elles sollicitent une importante disponibilité, une totale implication. Les contraintes liées à ces responsabilités, dans la diversité de nos situations, nous conduisent souvent à suspendre ou réduire nos activités professionnelles. Les indemnités servent à compenser partiellement ou totalement d'importantes pertes de salaire. Elles sont bien utiles également pour corriger les lacunes du statut de l'élu dans le domaine de la protection sociale et surtout des cotisations retraite. Un élu qui exerce ses fonctions sérieusement, un élu totalement impliqué, s'expose donc à cette réalité ». Après avoir illustré son intervention par « des faits concrets et précis » et rappelé les reversements des élus communistes à leur parti, il a une conclusion que je fais mienne : « Il nous apparaît cependant que cette question des indemnités, celle d'un statut de l'élu digne de ce nom, renvoie à la qualité du fonctionnement démocratique de nos institutions... et cela ne peut supporter aucune démagogie ».

 

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E
Bonjour,<br /> <br /> L'urgence c'est que tu prène la tête du front de gauche... avant que tous le monde vote fasciste !!! c'est une urgence Dédé !!! Dépèche !!! ouvre ta gueule au niveau national !!!
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