Le Parlement doit reprendre ses droits
La nomination de François Bayrou a sonné comme le signe d’un entêtement inquiétant d’Emmanuel Macron. Un refus forcené de faire droit aux résultats du vote des élections législatives et de sortir de l’impasse provoquée par son choix de dissoudre l’Assemblée en juin dernier.
Intervenu après le recours au 49-3, le renversement du Gouvernement Barnier était inévitable. Il pouvait et devait ouvrir la voie à un changement de cap politique et à la nomination, tant attendue par nos concitoyens, d’un Premier ministre issu du NFP.
Dans nos rencontres organisées par le Président de la République et le Premier ministre, nous avons rappelé les mesures qu’il est urgent de porter pour sortir de la crise notre pays : indexation des salaires et des pensions sur l’inflation, abrogation de la réforme des retraites, interdiction des licenciements boursiers, défense des services publics, plan pour une nouvelle industrialisation, baisse du coût de l’électricité, diplomatie active en faveur de la paix.
Plutôt que de saisir l’opportunité de cette crise politique majeure pour sortir de l’ornière et du chaos dans lequel il a plongé notre pays, Emmanuel Macron s’est obstiné à faire la même cuisine, avec les mêmes ingrédients, les mêmes ustensiles et sur les mêmes fourneaux.
Pas étonnant que les premiers mets servis par le nouveau cuisinier en chef nous laissent aussi perplexes. Alors que le cyclone Chido a anéanti l’île de Mayotte - département français, où la pauvreté est endémique - le nouveau Premier ministre a donné l’impression que son conseil municipal le souciait plus que le sort des sinistrés de Mayotte meurtris par ce drame.
Si troublée qu’elle puisse être, nous exploiterons cette période pour impulser un changement de rapport de force entre les pouvoirs exécutif et législatif et redonner au travail parlementaire toute sa place. Le Parlement doit reprendre ses droits et permettre que le peuple s’exprime aux travers de ses représentants.
C’est pourquoi, notre première exigence est d’obtenir du Premier ministre qu’il soumette au vote de confiance sa déclaration de politique générale. Il lui appartiendra aussi de trouver des majorités, texte par texte, sans recourir au 49-3, pour sortir notre pays de la crise démocratique qu’il traverse.