Une politique obstinée et dangereuse
Le 4 décembre dernier, nous censurions avec d’autres le gouvernement de Michel Barnier pour faire obstacle à un budget que nous jugions délétère pour le pays. C’est la première fois depuis 1962 qu’un gouvernement
tombait suite à la censure de l’Assemblée. Pourtant, une fois de plus, le Président de la République n’a pas pris la mesure de cet évènement politique majeur.
Après ce choc, scruté par l’Europe entière, il aurait dû nommer un Premier ministre issu des rangs du Nouveau Front Populaire, sorti majoritaire des urnes en juillet 2024. Obstiné, il a choisi de nommer François Bayrou pour poursuivre sa feuille de route politique.
Lors des différentes rencontres avec les membres du Gouvernement, nous avons signifié notre volonté de sortir de la crise politique qu’ils ont eux-mêmes créée. Nous avons formulé des propositions concrètes, pour, dans un premier temps, donner au pays des projets de lois de finances et de financement de la Sécurité sociale à la hauteur de la crise économique, sociale et environnementale. Elles ont été, pour l’essentiel, écartées par dogmatisme. Un dogmatisme néolibéral qui nous mène droit à la catastrophe.
Les faits sont désormais là. Ils confirment l’échec manifeste de cette politique de casse sociale, guidée par une foi aveugle dans le marché et l’intérêt de quelques-uns. La remontée du taux de chômage – 8,5% chez les moins de 25 ans au quatrième trimestre -, les chiffres record de défaillances d’entreprises et les plans de licenciements massifs qui s’accumulent devraient pourtant sonner le glas de cette politique.
Or, le gouvernement Bayrou, dont la moitié des ministres ont appartenu au gouvernement censuré, nous propose un budget identique, voire pire que celui de Michel Barnier ! Nous utiliserons tous les leviers parlementaires pour préserver notre pays de cette inconséquence.
Dans ce contexte défavorable à la démocratie parlementaire, nous avons néanmoins réussi à arracher une victoire notable pour les femmes victimes du cancer du sein. Fidèles à notre culture du dialogue, nous avons pu convaincre la totalité de l’hémicycle.
Edito de La Lettre des Député-e-s communistes républicains et ultramarins progressistes du groupe GDR.