Expliquer et convaincre
Je me suis un peu avancé en disant au micro de France Bleu Pays d’Auvergne que je me levais tous les matins à 5 heures pour prendre le stylo et alimenter le blog. Disons plutôt que c’est le cas tous les 2 ou 3 jours, en fonction de l’heure du retour de la veille, souvent après minuit. Une fois le petit-déjeuner pris et le feu de la cheminée reparti, l’exercice n’est pas forcément désagréable.
Quel message faire passer aujourd’hui à ceux qui s’intéressent à cette expression personnelle ?
Je voudrais tout d’abord dire mon inquiétude sur les risques réels d’une forte abstention le 14 mars prochain : comment conduire aux urnes celui qui n’a plus d’emploi et a été déçu par les promesses non tenues de la parole politique ? Celui qui vend son lait à un prix inférieur à son coût de production après des décennies de promesses d’un revenu agricole garanti ? Ce couple qui travaille à deux dont l’objectif premier est la réussite des enfants alors que les charges d’une vie étudiante sont plus lourdes année après année ? Ce petit chef d’entreprise asphyxié par ses clients, équipementiers de l’automobile, qui écrasent toujours plus les prix et brandissent continuellement la menace de la délocalisation ?
Tout mon engagement politique se veut être une réponse à ces questions. Et si je place toujours « l’humain avant tout », c’est dans la certitude qu’il nous faut imposer un changement de société pour extirper l’argent des rapports sociaux, des liens entre les territoires, des choix de gestion. Que l’argent et la recherche du profit ne soient plus la raison d’être de notre société. Qu’une société plus juste ne soit pas un rêve inaccessible.
Mais le pire serait de penser que la simple affirmation de « l’humain avant tout » suffirait à convaincre, que ce soit pour rependre le chemin du vote ou modifier son vote précédent.
Même pétri d’humanité, un slogan ne suffit pas à bousculer les habitudes. Même soudée et dynamique, une équipe comme celle du Front de Gauche en Auvergne n’emporte pas mécaniquement l’adhésion. Même reconnue et appréciée, la tête de liste que je suis n’attirera qu’à la marge un soutien conséquent.
Il nous faut donc expliquer. Expliquer et convaincre. Mais comment ?
Bien sûr, la voix médiatique est aujourd’hui incontournable. Si la presse locale fait bouger quelques lignes en région, force est de constater que les basculements viennent pour l’essentiel de l’expression nationale. Les électrochocs des derniers jours de campagne produisent des effets tangibles dans un électorat déboussolé : agression d’une personne âgée, dérapage verbal d’un dirigent national, coup d’éclat présidentiel à l’international, soudaine et lumineuse vision du bout du tunnel, brusque montée en puissance des sauveurs de l’apocalypse planétaire.
Les exemples ne manquent pas durant les derniers scrutins !
Localement, les lieux de transmission médiatique ne sont pas pour autant à négliger : les débats, bien que le temps d’expression soit doublé pour l’UMP et le PS à France 3 et France Bleu ; les articles de la presse écrite avec des analyses dont il faut reconnaître la pertinence et l’objectivité. Il est certes difficile d’en mesurer les effets sur les choix de vote.
Il reste donc l’action sur le terrain. C’est là que se trouvent les marges de progression. Pas seulement la campagne traditionnellement faite de marchés arpentés, de bises et mains serrées, de journaux et tracts distribués, d’échanges contradictoires et réunions publiques. Mais surtout le corps à corps engagé par chaque militant ou personne nous soutenant : expliquer, toujours expliquer !
Expliquer ce que représenterait nationalement un Front de Gauche renforcé pour l’évolution de toute la gauche vers un projet de réelle transformation de la société.
Expliquer l’intérêt d’avoir des conseillers régionaux Front de Gauche suffisamment nombreux pour peser sur les orientations régionales et, si le Président sortant était reconduit, faire reculer son autoritarisme.
Expliquer notre projet régional que nous avons co-élaboré avec le développement inédit d’une démocratie active.
Expliquer mais aussi convaincre.
Convaincre par exemple qu’il est possible de bousculer les rapports de force de la gauche en Auvergne : le danger de la droite étant complètement écarté, les habitants de l’Auvergne peuvent « oser le Front de Gauche » par un vote dégagé de tout a priori, c’est-à-dire sur les enjeux nationaux qui sont réels, sur notre programme, sur la composition de notre liste, la qualité et l’humanisme des candidats.
Au travail donc, les amis !