Intervention à la Fête de l'Humanité Bretagne
Chers amis, mes chers camarades,
Qu’elle se déroule à La Courneuve, ou comme ici à Lorient, la Fête de l’Huma est toujours un grand moment de convivialité. J’ai pu le constater depuis mon arrivée.
Pour les communistes, il s’agit aussi de faire vivre le débat entre des citoyens engagés, dans toute leur diversité, de permettre des discussions de fond dans le respect de chacun, sur des sujets variés, souvent occultés par les moyens d’information dominants. On y apprend toujours, on s’enrichit de l’expérience collective. Quelle satisfaction dans un monde où l’on prêche sans relâche le mérite individuel !
La Fête, c’est un lieu où l’on fait du commun. Et cela fait du bien.
Cet automne 2010 marque un tournant dans la vie politique de notre pays. Pendant plus de deux mois, nous avons été des millions à refuser une réforme des retraites qui ne cherchait qu’à accélérer la frénésie financière avec l’objectif inavoué de la retraite par capitalisation.
Des millions à rejeter l’injustice des contre-réformes conduites par Nicolas Sarkozy.
Des millions à repousser ce modèle de société où une petite oligarchie détient tous les pouvoirs, au profit d’une poignée de nantis ; ce modèle où l’humain n’est qu’une simple variable d’ajustement comptable.
L’injuste loi sur les retraites a, bien entendu, cristallisée nos colères et nos souffrances.
Parce qu’elle est le symbole de cette mal-société où se rétrécit l’horizon d’une vie après le travail.
Parce que cette réforme est le symbole du mépris à l’égard de toutes celles et ceux qui participent activement à la vie sociale en dehors des exigences de rentabilité du capitalisme, et plus particulièrement les retraités, si nombreux à faire vivre nos associations et tant de projets collectifs sur les territoires.
C’est bien cette France qui s’implique au service de l’intérêt général que la droite veut faire disparaître dans une terrible entreprise de décivilisation.
Ces Françaises et ces Français… délocalisés, sous-traités, pressurés… ce sont les ouvriers, les employés créateurs de richesse, et aussi de plus en plus des patrons de PME.
… stagiairisés, déclassés, oubliés… ce sont tous celles et tous ceux que le système capitaliste prive d’emploi et de perspectives professionnelles.
… privatisés, précarisés, rentabilisés… ce sont les fonctionnaires qui incarnent nos services publics issus du Programme du Conseil National de la Résistance !
Je veux le dire à la droite comme à la gauche : avec nous, la loi sur les retraites prendra une direction : les poubelles de l’histoire ! Je le dis à toute la gauche : si je suis candidat, je ne laisserai aucun candidat de gauche tranquille, tant qu’il n’aura pas fait devant le pays la clarté sur les propositions essentielles d’une réforme de gauche des retraites !
Chers amis, chers camarades, nous n’avons même plus à nous demander pourquoi la droite s’acharne dans cette direction. Elle-même s’en fait constamment l’éloge : le profit, la rentabilité, l’argent-roi.
Pour la satisfaire, elle n’a qu’un slogan : punir les pauvres ! Punir les plus démunis ! Punir les travailleurs en invoquant la crise !
Et je veux dire aujourd’hui dans ces terres celtes : nous sommes tous des Irlandais ! Oui, nous sommes tous des Irlandais !
Nous sommes tous des victimes du terrorisme financier. Aussi, aux Françaises et Français, je fais mienne cette proposition : pour reprendre nos vies en main, nationalisons les banques indispensables à la création d’un pôle financier public.
Cette exigence est portée par une majorité de Français qui privilégie la vie aux profits financiers.
Une majorité de Français souhaite qu’on supprime les cadeaux fiscaux aux entreprises !
67 % des Français veulent que l’on crée un impôt sur le capital !
78 % veulent que l’on augmente les impôts des plus riches !
78 % veulent aussi que l’on augmente le SMIC et les minima sociaux !
Alors que les néolibéraux continuent de marteler que la situation de notre économie est la conséquence directe de trop de charges sociales, de trop d’impôts, de trop de rigidité, pourquoi sont-ils si nombreux à penser le contraire ?
Pourquoi une telle défaite idéologique alors que jamais les forces d’accompagnement du discours libéral n’ont été aussi présentes dans la société ?
D’abord, sans doute, parce que ceux qui servent le système affichent toujours plus d’arrogance et de mépris envers les dominés.
Ensuite, surtout, parce que le capitalisme, poussé par son addiction au profit, plonge la majorité de notre peuple dans la difficulté et la souffrance quotidienne, quand ce n’est pas dans la misère pour plus de 8 millions de Françaises et Français.
Savez-vous qu’à l’échelle du monde, toutes les trois heures, il y a autant de morts de faim qu’au cours de la catastrophe du World Trade Center ? Savez-vous que les traders spéculent à nouveau sur les matières premières agricoles ?
Alors, je fais une autre proposition : que la France s’engage pour contrer la domination occidentale et créer une nouvelle alliance mondiale avec l’Amérique du Sud, avec l’Asie, avec l’Afrique pour changer le cours de la mondialisation.
La première tâche d’un ministère des affaires étrangères en 2012 ce n’est pas d’aller au USA, c’est d’aller au Brésil au Venezuela, au Mali pour construire un arc mondial du changement.
Dans notre pays, qui peut aujourd’hui être assuré d’un avenir serein, d’un emploi stable, d’un accès élémentaire aux services essentiels dont il a besoin ?
La France, pourtant si riche de son potentiel agricole et industriel, vit un véritable drame dont il ne faut rien occulter :
- 70 % des embauches se font aujourd’hui sur des contrats précaires, CDD, intérim, temps partiel, emploi aidé…
- 1 salarié sur 4 touche moins de 950 par mois ; près d’un salarié sur 2 travaille à temps partiel !
- 4,5 millions de nos compatriotes sont privés durablement d’emploi.
Je vous le dis, l’expérience douloureuse de la crise, comme les réformes destructrices du pouvoir, ont créé une majorité qui veut que la France change de cap.
Une chose est sûre : les Français ont compris que dans ce système capitaliste, la règle veut qu’on ne partage que les pertes, jamais les bénéfices. Et il y a en a des bénéfices ! On croule sous l’argent en France et dans le monde. Le seul problème, l'unique problème, c’est qu’une oligarchie a décidé de s’emparer des richesses créées.
Alors les Français sont en train de dire "stop" : on change la règle ! Et ils proposent des solutions nouvelles qui soumettent l’intérêt privé à l’intérêt général pour garantir l’avenir de chacune et chacun.
Cette conscience exceptionnelle de notre peuple étonnera seulement ceux qui se sont définitivement coupés de la vie réelle, c'est-à-dire ceux qu’on appelle pompeusement les élites économiques et politiques.
Ces élites qui n’ont d’yeux que pour les compteurs de la bourse, les relevés de leur fortune personnelle et les attributs de leur carrière.
Cette oligarchie politico-financière, pour qui nous ne sommes que des chiffres, des machines à produire… et si possible des machines à consommer, et à mal consommer au détriment de l’avenir écologique de la planète.
Il faut oser dire au pays que nous voulons changer cette société où la consommation réduit l’individu à la possession, qui nous enferme, qui nous isole.
Nous devons revendiquer le droit au bien-vivre, le droit à l’amitié, le droit au temps, le droit au bonheur.
Donnez-moi le budget de la France : en 2 jours, nous supprimerons quelques bombinettes et nous donnerons un accès gratuit, oui gratuit, gratuit à tous les théâtres, à toutes les salles de concerts, à tous les musées, car la culture vivante nous libère de la sinistrose qui nous assèche et du consumérisme qui nous tue.
Les Françaises et les Français sont bien conscients de la dangerosité d’un système économique et politique qui les prive progressivement de leurs droits les plus fondamentaux, de leurs valeurs communes. Un système qui les confine toujours plus à regarder la politique de l’extérieur. Les femmes et les hommes de ce pays, les jeunes comme les anciens, veulent reprendre leur vie en main et travailler pour le bien commun !
Ils veulent retrouver le sens du partage et de la solidarité ! En nous le disant sous les formes les plus diverses, ils nous dressent une bonne feuille de route.
C’est sur cette demande forte d’implication qu’il nous faut poursuivre et élargir la construction politique de notre rassemblement pour les années à venir.
Nous en avons déjà posé une première pierre avec la volonté commune du Front de Gauche d’élaborer un Programme populaire et partagé. C’est un outil indispensable. Mais l’essentiel reste à faire : le faire connaître et le faire vivre.
Tout tourne désormais autour d’une question fondamentale : sommes-nous prêts à prendre à bras le corps cette ambition ?
Sur cette question, permettez-moi d’abord de rappeler ici les propos d’un homme qui était viscéralement attaché au développement du mouvement social et à la promotion de l’intelligence et de la construction collectives.
Il disait ceci :
« Le pouvoir de penser et de changer la société ne se délègue pas, et surtout pas à un Etat qui se donne le droit de faire le bonheur des citoyens sans eux. Ce pouvoir de transformation, plus ou moins révolutionnaire, ne se délègue pas à des hommes d’appareil de tous temps préparés à devenir des hommes d’appareil d’Etat. »
C’est ainsi que Pierre Bourdieu fustigeait « les professionnels de la politique », qu’il accusait de vouloir sans cesse restreindre le cercle des questions gênantes à la question du futur candidat à la prochaine élection. Il accusait les mêmes (de gauche) de se livrer régulièrement « à des outrances verbales arrogantes ou démagogiques, tout à l’opposé de la générosité enthousiaste d’un message mobilisateur ».
Je ne sais pas si je parviendrai à transmettre cette générosité enthousiaste, mais, je partage pleinement cette analyse.
Car elle place l’intérêt personnel bien compris de chacun d’entre nous au cœur de notre projet de transformation sociale. Et elle me convient personnellement parce que ce sont ces mêmes valeurs, et ces mêmes fondamentaux, qui ont toujours guidé mon action, comme celle de tant de camarades, dans le quotidien de notre pratique politique et dans les responsabilités qui nous sont confiées, en Auvergne comme en Bretagne, et dans bien d'autres territoires ruraux et urbains.
Je voudrais le dire ici : de ma vie de militant, d'élu de proximité, de député, je n'ai tiré qu'une seule véritable leçon : la démocratie, c'est l'arme du grand nombre.
La démocratie, c'est l'art d'être ensemble et de se respecter, d'analyser et d'échanger, de coélaborer et de porter des projets partagés.
C'est avec cette démocratie-là qu'il nous faut bâtir une nouvelle communauté humaine. « Je pose le principe que tous les hommes sont philosophes » écrivait Gramsci dans ses « Carnets de prison ».
C'est cette pratique qui nous a déjà permis d'obtenir des résultats d'une dimension nouvelle quand elle a été mise en oeuvre. Elle est a l’opposée de la politique appliquée par la droite au pouvoir : « n’échangez pas, ne débattez pas, les réformes conservatrices sont inévitables ! »
Car, la droite au pouvoir n’a qu’une seule crainte. C’est qu’en face de la brutalité politique et financière, s’érigent les consciences et la soif de prise en main de son destin par le peuple. Ne nous résignons donc pas à déléguer le pouvoir de transformation à quelques spécialistes, quels qu’ils soient, qui déclinent un programme du haut de leur tribune !
Nous sentons bien que l’envie de gauche taraude le pays. Mais dans le même temps, beaucoup de nos concitoyens doutent de la gauche et manquent de confiance quand ils regardent les échecs passés : à gauche toute pendant les élections, circulez y-a rien à voir après ! Ne laissons donc pas la gauche emprunter les mêmes travers.
Rien ne serait pire que de voir se résumer les perspectives politiques d’ici 2012 à un concours médiatique de personnalités. Comme communistes, comme force de gauche, nous devons refuser clairement cet horizon qui empêche la vitalité démocratique, qui détourne le peuple des exigences qu’il défend, et qui le mène au final vers les mêmes souffrances.
Ne laissons pas non plus croire qu’il y aurait à gauche, d’un côté un chevalier blanc (le Front de gauche) porteur de toutes les vertus et de la pureté révolutionnaire, et de l’autre un chevalier noir (le Parti Socialiste et ses alliés) affublé de tous les maux et vendu au capitalisme. Ce qui importe, c’est d’emmener toute la cavalerie dans la bonne direction. Sinon, nous nous retrouverons au final avec un cheval de bois sur lequel nous n’aurons eu aucune prise.
Et je veux aussi dire à ma famille politique, à l’ensemble du Front de gauche : ne nous résignons pas à jouer les spectateurs énervés, à chaque fois que nous parlons, pensons que nous devons être acteurs pour construire la force qui donnera au pays le gouvernement qu’il mérite.
Oui, je le revendique, nos idées ont vocation à présider aux destinées du gouvernement de la France !
Et pour cela, il n’est d’autre moyen que de mettre concrètement le contenu du changement au cœur du débat de la gauche. De toute la gauche.
Ne voyez pas dans ce discours le moyen de se payer de bons mots pour habiller quelque absence sur le contenu. Ce n’est pas le but. On le sait, chacune des organisations du Front de gauche a des propositions fortes. Et nous savons aussi que les divergences restent fortes au sein de la gauche.
Si j’insiste sur cette question, c’est que pendant trop longtemps à gauche, nous avons fait silence sur les conditions qui conduisent les citoyens à la démission par l’abstention ou la dépossession par la délégation.
Aussi, du plus profond de mon Auvergne au Palais-Bourbon, je persiste et je signe, je le dis au Front de gauche comme à toute la gauche : tendons l'oreille, écoutons le peuple, prenons le temps de dialoguer, le temps de l’échange vrai et de la co-construction des décisions, et nous ne serons pas déçus du voyage. Moi qui suis du pays des volcans endormis, je crois à l’éruption de l’impossible, je crois à l’éruption d’un peuple qui s’engage à fond pour empêcher que notre pays subisse les mêmes recettes que l’on impose au peuple grec, ou au peuple irlandais.
Le Front de Gauche doit être le passeur de colère et d’espoir pour la transformation de la société.
L’énergie que nous avons trouvée dans les cortèges ces derniers mois peut se retrouver sur la question de la transformation sociale.
L’énergie que mettent des hommes et des femmes pour sauvegarder leur emploi, pour chercher d’autres chemins, nous pouvons la mettre au profit de notre projet politique.
J’en suis convaincu : le grand nombre peut bousculer tous les pronostics, toutes les prophéties. Aussi, devons-nous envahir le débat présidentiel avec notre ambition. Pour créer, rassembler, porter une majorité d’idée.
Mais pour cela, je n’oublie pas une leçon essentielle : le peuple ne se décrète pas, il se pratique ! Le populisme n’est pas notre culture.
Alors, prenons le temps par exemple, d’écouter les paysans et les salariés de l’agroalimentaire bretons qui subissent, les uns comme les autres, les sévices de la libéralisation des marchés et des échanges agricoles. Ils parleront d’abord de leur travail et d’une valeur qui leur est chère : nourrir les hommes. Nourrir les hommes, n’avons-nous pas là une activité de la plus haute importance pour l’humanité, qui mérite une grande politique publique au niveau européen ?
Faut-il continuer à subir sans cesse, contre-réforme après contre-réforme, les attaques de la Commission Européenne et de la droite, qui donnent toujours plus de gages aux financiers et à la grande distribution ?
N’est-il pas temps de définir ensemble ce que les travailleurs de la terre, les salariés de l’agroalimentaire et les consommateurs jugent prioritaire pour satisfaire les besoins alimentaires ?
Je vous fais une proposition : commençons ensemble, sans exclusive, la construction d’un pacte alimentaire, pour porter haut des exigences sur lesquelles la gauche ne devra pas renoncer !
Prenons aussi le temps d’écouter les marins pêcheurs bretons qui vivent l’injustice d’une politique commune de la pêche autorisant les navires-minotiers à racler le fond des mers, tandis qu’ils éprouvent les pires difficultés à vivre de leur travail. Demandons-leur quelle politique il faut mettre en place pour assurer une pêche artisanale de qualité qui rémunère les pêcheurs.
Impliquons la jeunesse dans la construction collective. Elle a soif d’être entendue et accompagnée comme elle a soif de solidarité et de valeurs collectives. Car c’est elle qui vit le drame social le plus profond : elle est le cobaye du système de la précarité généralisée.
Le Front de gauche doit devenir le mouvement de la jeunesse, le mouvement qui l’implique et qui ne se limite pas à tendre l’oreille de temps en temps.
Pour cela, passons un contrat avec la jeunesse : engageons-nous à aider chaque jeune à définir son projet de vie et à l’accompagner sur le chemin de l’autonomie et de la réussite ; engageons-nous à déposer à l’Assemblée nationale un projet de loi pour un « contrat de réussite solidaire ».
Écoutons les hommes et les femmes des associations et organisations caritatives. Ils sont des milliers de bénévoles et de permanents au contact quotidien des populations les plus en souffrance. Ceux-là même qui nous alertent encore davantage cette année sur l’absence de stocks disponibles pour répondre aux besoins alimentaires les plus fondamentaux dans notre pays. Secours populaire, Restaurants du Cœur, Secours catholique, Banque alimentaire… et bien d’autres. Ils nous font part de l’explosion des demandes et de la montée de la faim.
N’est-il pas temps de construire avec eux une réponse à la hauteur ? N’est-il pas temps de leur confier collectivement les moyens d’une action de fond ? Je vous fais une autre proposition : engageons avec eux la discussion autour de la création d’un fonds d’alimentation populaire, avec pour véritable mission de répondre aux besoins, avec un fonctionnement démocratique, avec des moyens réels, impliquant aussi le monde agricole et organisant la vente directe du producteur au consommateur.
Reprenons l’exemple de la mobilisation contre la réforme des retraites. Elle a été d’une ampleur inédite. Je l’ai dit : elle a réveillé les consciences sur l’injustice du système économique et politique. Elle a surtout permis de remettre les exigences fondamentales du monde du travail au cœur des préoccupations politiques alors que le Gouvernement ne cherche qu’à les faire taire.
Devrions-nous aujourd’hui refermer le mouvement social comme s’il s’agissait d’une parenthèse revendicative et d’attendre sagement 2012 où l’au-delà pour matérialiser et concrétiser ces exigences ? Non, bien au contraire !
Il n’y a pas d’un côté le salarié qui se bat, de l’autre le politique qui propose et décide !
Puisque la finance ruine nos emplois et nos vies, il faut dès maintenant relier le mouvement social à la construction politique pour engager la transformation sociale qui s’impose. Avec pour premier objectif d’enlever le pistolet du terrorisme financier que nous avons sur la tempe.
Je lance ici publiquement un appel à l’ensemble des organisations syndicales et aux forces du mouvement social : dans le respect de chaque composante, engageons collectivement le travail sur les exigences incontournables du monde du travail dans la société du XXIème siècle !
Sur tous les sujets qui touchent au vécu de nos concitoyens, il faut construire cette même démarche d’intervention populaire, sans laquelle notre projet politique ne pourra vivre, ni s’épanouir.
Vous le voyez, cette approche cherche à mobiliser toutes les intelligences.
Et d’abord celles que l’on ne va jamais chercher !
Ce doit être la mission du Front de Gauche dans le cadre de l’élaboration de notre projet partagé ! Car on ne peut réduire la construction d’un projet à une confrontation de propositions issues de la réflexion des différentes organisations. Il faut les porter dans le débat commun. C’est ainsi que nous ferons tomber les murs actuels du Front de Gauche, que nous servirons le mieux son élargissement et que nous pourrons peser sur les orientations de toute la gauche.
Parlons enfin de la bataille des présidentielles. Vous le savez, elle n’est pas la tasse de thé des communistes, ni celle de nombreux démocrates qui se refusent à la personnalisation extrême, à la monarchisation de notre République.
Mais ces élections sont là. Et elles ont une place décisive dans le vécu de nos concitoyens. Les communistes doivent donc y prendre leur place, toute leur place, dans le cadre de ce bien si précieux qu'est le Front de gauche.
Chacun sait que Jean-Luc Mélenchon du Parti de gauche s’est déclaré prêt à représenter le Front de gauche à la présidentielle. Ce faisant, il va défendre une sensibilité, une pratique politique, une stratégie et une ambition qui sont celles de son mouvement et les siennes propres. D'autres personnalités, du mouvement social ou d'autres organisations, peuvent aussi avoir la volonté de tomber les murs et faire grandir le Front de gauche.
Bien évidemment, il est tout aussi légitime qu'un membre du Parti Communiste puisse représenter le Front de gauche.
Ne nous laissons donc pas embrouiller par les expressions médiatiques qui essaient de faire croire que mon offre de candidature n’est là que pour gêner celle qui serait incontournable, ou au contraire pour amuser la galerie. C’est une opération qui vise à discréditer notre famille politique, sa force de proposition, et qui vise par là-même à appauvrir le Front de gauche, sa richesse, son unité, sa volonté d’ouvrir une ère de changements réels en France.
Je le dis, les communistes que nous sommes, peuvent être fiers de leurs combats et de leurs propositions. Voilà pourquoi nous avons la responsabilité d’être au cœur du débat, de tous les débats.
Voilà pourquoi, nous avons la responsabilité de nous faire entendre et travailler à ce que nos compatriotes, le monde du travail, ceux des cités, ceux des campagnes, des villes des villages, ne soient pas relégués au rang de spectateurs de leur propre destin.
Car, cette bataille, nous l’abordons avec un objectif simple : refuser la mal-vie vers laquelle nous entraînent inexorablement les logiques capitalistes ; rassembler et faire gagner les aspirations concrètes des Françaises et des Français, de la plus grande majorité des Français possible, à vivre mieux et à espérer enfin une vie meilleure pour leurs enfants.
Quand je dis une vie meilleure pour nos enfants, j’entends une vie passionnante où chacune et chacun s’épanouira et apportera sa pierre à la construction d’une société de l’égalité.
Et cette bataille, nous la conduisons avec des convictions bien chevillées au corps. Ces convictions qui animent les militants communistes depuis 90 ans, ces convictions qui forcèrent le destin social de notre pays lors de l’élaboration du Programme du Conseil National de la Résistance.
L’avenir de la France passe par le progrès social, j’insiste, « par le progrès social », indissociable du progrès écologique. Et l’un et l’autre, ou plutôt l'un en l'autre, ne se réaliseront qu’avec la primauté donnée aux citoyens en rendant la parole au peuple français.
Retrouvons le sens du partage et du bien commun.
Ensemble, incarnons l’avenir.
Ensemble, reprenons nos vies en main.
Faisons donc de la politique sous la Ve République comme si nous étions déjà sous la VIe République !
Vive le Parti communiste ! Vive le Front de Gauche ! Vive la France !